Une comédie baclée où s’enlise le désopilant Jonah Hill.
Qu’est-il arrivé à David Gordon Green ? Comment l’un des plus beaux espoirs du cinéma américain au début des années 2000 (George Washington, L’Autre Rive), a-t-il pu tomber si bas ?
Depuis son tournant (plutôt réussi) vers la comédie avec Délire express, sous le haut patronage d’Apatow, l’ex-prodige n’a cessé de se complaire dans une veine comique agressive et grossière (“raunchy”, disent les Américains), dont The Sitter constitue l’acmé, après le déjà peu inspiré Votre majesté et deux saisons ratées de la série Eastbound & Down.
Dans ce film navrant, Jonah Hill (en roue libre) se voit confier la garde, contre son gré, de trois gosses particulièrement turbulents, qu’il choisit de trimballer à une soirée où se trouve sa petite amie
(Ari Graynor).
Seulement, il a promis à cette dernière de ramener de la coke – ça vous rappelle quelque chose ? Réalisé à la va-vite, pillant sans vergogne SuperGrave et L’Oncle Buck de John Hughes, et gaspillant son énergie en d’interminables gesticulations typiques des accros à la poudre blanche, The Sitter ne dépareille hélas pas dans la production contemporaine : il en constitue la triste norme.
Apatow, réveille-toi, ils sont devenus fous.