Quelques jours dans la vie de Marilyn Monroe embaumés dans un académisme cireux.
Le gros biopic de la semaine, produit par Harvey Weinstein sur la lancée de son Discours d’un roi, il y a un an (le “film aux quatre oscars”). Comme son prédécesseur à succès, My Week with Marilyn est réalisé par un technicien sans talent (c’est le premier film de Simon Curtis, vétéran de la BBC) et avec beaucoup de plomb aux semelles.
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Le film, tiré d’un récit semble-t-il autobiographique écrit quarante ans après les faits par un dénommé Colin Clark, raconte l’histoire d’un jeune patricien anglais tout frais émoulu d’Oxford, qui va avoir la “chance” l’espace de quelques mois de se retrouver troisième assistant sur le tournage du Prince et la Danseuse, le film que Marilyn Monroe vient tourner en 1956 en Angleterre avec la plus grande star britannique de l’époque, Laurence Olivier, à la fois réalisateur et acteur principal du projet.
Tous les poncifs sur Marilyn sont ici exposés avec une candeur enjouée et sans volonté de leur donner un nouvel éclairage : les retards, la gentillesse, la fragilité, le génie de l’actrice, la soumission aux “pouvoirs” supposés de son mentor Paula Strasberg, le dédoublement de personnalité entre la star et la femme Norma Jean Baker… On n’apprendra rien, on aura même le sentiment d’être condamné à assister au ressassement perpétuel des mêmes clichés inertes.
Il faut ajouter que l’on comprend aussi très vite que Colin Clark n’a au fond qu’un but, peu honorable : annoncer à la terre entière qu’il a lui aussi goûté aux charmes de la plus star de toutes les stars… Passionnant.
Et les acteurs ? Kenneth Branagh (dans le rôle de sir Laurence Olivier), qui fut pendant les années 80-90 l’acteur anglais à la fois le plus prisé et le plus critiqué (il faisait même l’objet d’une maxime : “Tous les acteurs anglais sont bons, sauf Kenneth Branagh”), confirme que cette réputation n’était pas usurpée : c’est un fieffé cabotin. Michelle Williams, dont la presse américaine a clamé qu’elle était “époustouflante” et “éblouissante”, n’est rien de tout cela : avec un certain courage, elle tente de redonner vie à Marilyn, chose impossible sans l’aide d’un vrai cinéaste. Mais rien à faire.
Filmé avec un académisme autosatisfait qui n’apporte ni ne retranche rien à la médiocrité de son scénario, My Week with Marilyn ressemble au fond à ce à quoi il aspire afin d’espérer remporter un grand succès auprès du grand public : à une vieille croûte.
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