Le best-seller de Séphane Hessel revisité avec une emphase maladroite.
On avait laissé Tony Gatlif sur l’accompli Liberté (2010), avec la certitude que le cinéaste bohémien pourrait désormais passer à autre chose, qu’il délaisserait enfin ses vieilles lunes (humanisme baba et chants world à la gloire des miséreux, pour caricaturer à peine).
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Les premiers plans de cet Indignados annulent tout espoir : Gatlif revient ici au confort de son petit folklore traditionnel ainsi qu’à ses pires effets de signature – pas loin du ratage complet d’Exils.
Inspiré du best-seller de Stéphane Hessel, Indignez-vous !, dont il reproduit avec une littéralité gênante quelques chapitres, son nouveau film s’éparpille entre une fiction prétexte (la fuite d’une sans-papiers africaine à travers l’Europe) et des phases documentaires sur les manifestations populaires survenues récemment, des printemps arabes aux indignés espagnols.
Plutôt convaincant lorsqu’il se contente de filmer les révolutions au travail (sa veine buissonnière, la meilleure), Tony Gatlif s’abandonne encore à des séquences lyriques disgracieuses où les symboles censément poétiques clignotent à nos yeux étourdis puis aveugles.
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