Angelina jolie passe derrière la caméra et se penche sur le conflit bosniaque. Courageux mais superficiel.
Nouvelle venue inattendue dans la catégorie des acteurs passés derrière la caméra, Angelina Jolie prend une précaution, en préambule à la projection, presque touchante par sa naïveté.
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Dans une vidéo que l’on devine uniquement destinée aux journalistes, elle expose en nous regardant droit dans les yeux (cherche-t-elle à nous apitoyer ou à nous faire peur ?) sa note d’intention, en l’occurrence ses bonnes intentions au cas où le film ne suffirait pas.
Son ambition est avant tout pédagogique : retranscrire la violence et la complexité de la guerre de Bosnie-Herzégovine, réalité dont elle a pris conscience lors de ses voyages dans le pays en ruine en tant qu’ambassadrice de l’ONU. Le message passé, on craint le pire, le déploiement d’une grosse artillerie mélodramatique et un beau chantage au sujet.
Or, le film, tourné avec des acteurs serbes et bosniaques, a le mérite de rester relativement sobre et de ne pas s’appesantir complaisamment sur les larmes et le sang versés.
Son problème est ailleurs, dans un récit somme toute courageux mais trop long et très mal fichu, qui articule avec difficulté le contexte guerrier, et notamment les violences faites aux femmes, avec une histoire d’amour passionnelle entre un soldat serbe et une bosniaque musulmane, prisonnière privilégiée du camp ennemi.
Réduits à illustrer les paradoxes du conflit ethnique (de voisins amis, on devient ennemis), les personnages manquent d’épaisseur et de nuance romanesque.
Directrice d’acteurs peu convaincante (la différence de langue y est peut-être pour quelque chose), Jolie maîtrise surtout les scènes d’action mais les relègue à l’arrière-plan au profit de tête-à-tête amoureux mous, répétitifs et artificiellement torturés.
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