L’initiation d’une jeune fille version jeune cinéma grec.
C ’est un film tourné en numérique, rythmé comme un poème visuel. Les scènes s’enchaînent dans un ordre a-historique, une sorte de chaos premier. Et puis nous finissons par discerner, dans ce sans queue ni tête qui rappelle un peu Mods de Serge Bozon (avec quelques scènes dansées), ce qui ressemble à la naissance d’une fiction.
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Attenberg, c’est un moment dans la vie d’une jeune fille ou femme, Marina (jouée par la Gréco-Française Ariane Labed). Son père est sur le point de mourir, un peu dégoûté par le XXe siècle, qu’il juge de toute façon “surestimé”.
De l’homme qui meurt à l’homme qui jouit, il n’y a qu’un pas et un passage de témoin symbolique que va effectuer Marina. Elle rencontre un homme qui devient son amant, sans doute le premier (le premier venu), auprès duquel elle cherche à comprendre les mécanismes du désir.
Conseillée par sa meilleure amie, plus délurée, Marina teste le monde, se frotte au réel, tente d’y trouver sa place, ses raisons, un sens.
Attenberg, comme Kinetta et Canine de Yorgos Lanthimos (qui ici interprète le personnage de l’ingénieur), est un film à la fois pince-sans-rire et sans cynisme sur la naissance du monde, peut-être d’un cinéma. C’est-à-dire un film sur la mythologie.
Mais la Grèce de Tsangari et de ses compagnons de route n’a rien de la Grèce antique et de celle des cartes postales, bien heureusement. C’est un pays industriel, à bout de souffle, où règne l’ennui, la désillusion. Mais où la vie (donc le cinéma) est encore possible, à condition de tout reprendre de zéro.
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