Reprise du premier film de Skolimowski hors de Pologne avec un Léaud étincelant.
Jerzy Skolimowski, ancien élève de la fameuse école de cinéma de Lodz, où il est né en 1938, futur réalisateur de Deep End, Travail au noir ou récemment Quatre nuits avec Anna et Essential Killing, a 29 ans quand les autorités de son pays, la Pologne, décident de l’expulser. La cause : son quatrième film, Haut les mains, une charge antistalinienne.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Cet ami de Polanski se voit donc largué en Europe de l’Ouest sans point de chute réel. Ou presque. Des cinéastes cinéphiles (du genre Godard ou Truffaut, rien que ça) vont lui prêter main forte.
Skolimowski se retrouve à Bruxelles, à faire un film au noir charbonneux et au blanc incandescent avec le plus grand acteur des nouvelles vagues du monde, Jean-Pierre Léaud, et une jeune actrice, Catherine-Isabelle Duport.
Tous deux viennent de tourner dans un des plus beaux Godard des années 60, Masculin Féminin (Duport a déjà tenu de petits rôles dans La Peau douce et L’Amour à 20 ans de Truffaut).
Et nous voici devant Le Départ, film de ludion dans tous les sens du terme. Léaud bondit dans tous les coins, Skolimowski a dix idées par plan, ça court à tout-va, rythmé par une BO free-jazz entêtante (Don Cherry et Gato Barbieri), c’est de l’action cinema qui ne s’embarrasse pas de psychologie ou de didactique.
De toute façon on ne comprend rien, ou plutôt tout : Le Départ raconte l’histoire d’un ado qui rêve de courir le rallye de Spa et qui cherche partout une Porsche. On comprend surtout que c’est un film sur la jeunesse qui court, se goure, fait n’importe quoi, et qui soudain se pose et se brûle à l’amour.
C’est vif, brillant, dans la veine Cocteau, Max Jacob, ou Jean Vigo de la Nouvelle Vague. Maintenant, une question reste posée : qu’est devenue Catherine-Isabelle Duport, dont la filmographie s’arrête au Départ ?
{"type":"Banniere-Basse"}