Une encyclopédie maniaque et un jeu tout frais pour Sonic. Le piquant personnage de Sega n’en finit pas de tracer sa route avec bonheur.
« Pour aller d’un point A à un point B, Mario met trente secondes. Mon désir était de relier ces deux points en une dizaine de secondes tout au plus, afin de bâtir un gameplay plus nerveux. »
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Cocréateur de Sonic, Yuji Naka n’en fait pas mystère : sans le plombier de Nintendo, le monde n’aurait certainement pas vu débouler le hérisson bleu un beau jour de 1991. A l’époque, la maison Mario détient 70 % du marché vidéoludique mondial et, pour permettre à sa nouvelle console de s’y faire une place, Sega a absolument besoin d’un personnage emblématique. Un concours interne est alors lancé, qui donne lieu à plus de deux cents propositions. Quatre d’entre elles sont retenues : un lapin, un bulldog, un loup et un homme à tête d’oeuf. Le hérisson, dont les piquants servent d’arme quand il se met en boule, ne s’imposera qu’au cours du développement.
Cette histoire, le luxueux ouvrage collectif que les indispensables éditions Pix’n Love consacrent à Sonic la raconte avec force détails et témoignages, en prenant les choses en amont (avec, entre autres, l’origine américaine de la firme japonaise Sega) et en levant le voile sur bien des aspects méconnus. Qui savait, par exemple, que dans la première version du scénario de sa première aventure, Sonic était le leader d’un groupe de rock et le petit ami d’une simili-Madonna ?
A la fois beau livre et encyclopédie maniaque (avec présentation de tous les jeux, de tous les personnages…), cette Histoire de Sonic montre aussi que, passé le triomphe des premiers jeux, tout n’a pas été rose dans la vie du hérisson pressé.
Titres annulés, rivalités entre développeurs : la superstar a connu un destin heurté, ce dont témoigne aussi la qualité inégale de ses jeux sur laquelle (parce qu’il a été conçu en partenariat avec Sega ?) le livre ne s’appesantit pas. Son propos ne se veut pas critique, voilà sa limite. Mais c’est vraiment la seule.
Le tout frais épisode 2 – bien meilleur que le premier – de Sonic the Hedgehog 4 le complète idéalement en revisitant lui aussi l’histoire de notre héros par une alliance entre gameplay d’hier (plate-forme 2D) et technologies d’aujourd’hui (finesse du trait, affichage HD). D’architectures industrielles en montagnes enneigées, le jeu réveille l’éternel dilemme des amoureux de Sonic : céder au goût de la vitesse ou tenter l’exploration ? Vingt années très chargées n’ont pas réussi à l’user.
– L’Histoire de Sonic the Hedgehog (Pix’n Love Editions), 296 pages, 30 €
– Sonic the Hedgehog 4 – Episode 2 sur PS3, Xbox 360, PC et iPhone/iPad (Sega), de 5 à 13 € en téléchargement.
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