Le marché des tablettes tactiles va bientôt accueillir une nouvelle venue, celle de Microsoft. « Surface » est-elle en route vers le même succès que la xBox ou plutôt vers l’échec du baladeur Zune, qui ne s’est jamais imposé face à l’iPod ?
Le géant Microsoft s’était endormi. Il s’est réveillé hier pour présenter à Los Angeles sa nouvelle tablette, Surface. Avec du retard sur son principal concurrent Apple, actuellement leader du marché avec l’iPad, certes. Mais plein d’espoir. Les prix et la date de sortie sont encore inconnus, l’autonomie des batteries aussi. On a quand même tenté d’en savoir plus.
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Ce que l’on sait sur Surface
Deux versions de Surface seront mises sur le marché. La première est destinée au grand public. Côté technique, Surface Windows RT fait 9,3 millimètres d’épaisseur, pèse 676 grammes, l’écran est en haute définition et deux capacités de mémoire seront proposées : 32 ou 64 gigabits. Pour Vincent Beziade, directeur de la publication de Tablettes Tactiles.net, Microsoft aurait pu proposer une mémoire moins limitée pour se démarquer. «La Surface Windows RT s’aligne sur Apple. Elle fait presque le même poids que l’iPad 2, sorti en mars dernier (NDLR : 652 grammes) et a la même épaisseur (NDLR : 9,4 millimètres).» D’après lui, Surface n’a rien de révolutionnaire. «C’est une tablette classique, un iPad avec un pied, un clavier amovible et un système d’exploitation différent, c’est tout.»
Parce que les deux tablettes ont, en plus de leur caméra frontale, de leur microphone et de leur système Wifi, une béquille intégrée. «Grâce à la partie mobile de la coque, Surface peut-être utilisée comme un vrai ordinateur portable», explique Nacer Bennaoui, le gérant de la société Handiordi, spécialiste de tablettes tactiles. Il note toutefois que la ressemblance avec la «smart cover» de l’iPad est pour le moins … «évidente». De son côté, une housse de protection qui fait office de clavier ou un clavier qui sert de housse de protection, peu importe. Ce qu’on retient, c’est que Microsoft propose un dock clavier détachable, épais de seulement 3 millimètres. Vincent Beziade n’est toujours pas enthousiaste : «Ce sera une option. En plus, Microsoft n’a rien inventé, ce genre de clavier existe déjà chez ASUS, même s’il n’est pas aussi fin.
Plus lourde, plus épaisse et dotée d’une batterie plus puissante, la deuxième tablette s’adresse aux professionnels. Surface Windows 8 Pro, 13,5 millimètres d’épaisseur, 903 grammes et disponible en 64 ou 128 gigabits, est pourvue d’un écran full HD. Comme sa jumelle un peu moins musclée, elle dispose d’un port USB mais elle est la seule à bénéficier d’un stylet. Ce dernier, associé à l’option «clavier», permettra «d’exécuter toutes les fonctions d’un PC» et de «créer des documents professionnels», comme l’a annoncé hier le patron de Microsoft, Steve Ballmer.
Révolution à l’horizon ?
Pas de révolution ni d’ère nouvelle qui commence mais quelques bons points tout de même. S’il n’est pas convaincu du succès ni de l’une, ni de l’autre, Vincent Beziade reconnaît à Surface «une meilleure connectique» comparée à celle de l’iPad. Il est convaincu que le géant de Redmond arrive trop tard.
Une attente interminable que Nacer Bennaoui, très confiant dans l’avenir de la nouvelle tablette, arrive facilement à s’expliquer. «Microsoft n’a pas pris du retard pour rien. C’était un pari phénoménal et il fallait faire les choses correctement.» Il en est convaincu, dans quatre ou cinq ans, Microsoft aura noyé Apple. «Surface n’est pas seulement une tablette, c’est aussi un ordinateur portable.» Nacer Bennaoui est encore plus triomphal quant au nouveau système d’exploitation. C’est en fait Windows 8 que le gérant de la société Handiordi défend, et non pas Surface. «Le nouveau logiciel va uniformiser tous les supports, fixes et mobiles. Ceux qui n’ont pas encore franchi le pas de la tablette vont cette fois-ci oser, rassurés par un univers déjà connu sur smartphone ou ordinateur.»
Les novices pourraient opter pour Windows 8, mais pas forcément pour Surface. Tous les constructeurs attendent le nouveau système d’exploitation pour lancer leur tablette. De partenaire, Microsoft va passer à concurrent. Un risque pour l’entreprise qui s’ajoute à celui que fait planer Google, qui tiendra une conférence à la fin du mois de juin. L’entreprise devrait annoncer la sortie d’une nouvelle tablette, proposée à un prix très agressif.
http://www.youtube.com/watch?v=dpzu3HM2CIo
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