Nouvel épisode très réussi de la passionnante série sur les mutants mutins.
En trois films, Bryan Singer (X-men 1 et 2), puis Brat Ratner (le 3) ont imposé un univers à l’architecture dramatique très forte, peuplé d’émouvants orphelins et de jeunes prodiges pourvus de dons qui leur pèsent comme des handicaps.
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Même si chacun des épisodes comporte des scènes d’action très marquantes et des effets spéciaux très poétiques (un homme qui s’évanouit dans les airs en laissant derrière lui une vapeur d’encre, une petite fille qui traverse les murs poursuivie par un colosse qui les défonce…), c’est surtout une certaine qualité pathétique qu’on retenait de la trilogie. Comme si le Cronenberg bouleversant de Dead Zone (le film définitif sur la puissance comme handicap) s’invitait dans ces trépidants blockbusters.
Vint ensuite le temps d’isoler certains protagonistes. X-Men Origins – Wolverine, entièrement centré sur la figure interprétée par Hugh Jackman (le personnage le moins intéressant de la série) jetait par-dessus bord le mélodrame au profit de la pure action, dans un style très bourrin.
La plus grande joie de ce nouvel épisode est donc de retrouver le climat si particulier de la série : tendu, pesant, comme si le pressentiment d’une catastrophe vrombissait sous la surface de chaque plan. Beaucoup plus que Wolverine (qui fait néanmoins ici une amusante apparition de quelques secondes), le professeur X et le retors Magneto sont des figures complexes, à double-fond.
Ce prequel nous ramène à une période où les deux ennemis étaient amis, avant que le second ne parte en guerre contre l’humanité. L’esprit des Lumières de X, son rayonnement et sa subtile désinvolture d’enfant gâté mais raisonnable s’opposent au charme sombre d’Erik, pas encore Magneto, auquel Michael Fassbender prête sa cinégénie virile et ténébreuse.
Quelque chose de fort et de profond (sur la difficile acceptation de soi, la tentation de retourner à la violence, le sentiment d’exclusion…) travaille le film. Et en même temps, un courant contraire, très pop, très léger, le traverse, lié aux années 60 où il se déroule.
Des réminiscences de James Bond période Sean Connery (la femme-diamant démarquée de Goldfinger), quelque chose des séries télé d’époque (l’esprit commando de Mission impossible, l’inquiétude des Envahisseurs…) donnent au film son cachet particulier.
Repéré avec Kick Ass, le réalisateur Matthew Vaughn gagne avec les honneurs ses galons hollywoodiens. J
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