Deux action heroes au grand coeur font beaucoup de grabuge. Inconséquent mais plaisant.
Si Fast and Furious 4 pouvait se lire comme un Miami Vice du pauvre (frontières, trafics et vroum vroum), ce cinquième opus apparaîtra volontiers comme un Heat en tongs, inconséquent mais très sympathique.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Au volant pour la troisième fois consécutive, Justin Lin structure en effet son récit autour de la rencontre inévitable entre Vin Diesel, le supertruand, et sa némésis badgée, Dwayne “The Rock” Johnson, “le mec que le FBI appelle quand ils veulent à tout prix retrouver quelqu’un”, rien de moins.
Ce choc de bibendums, acté par un duel à mains nues d’anthologie aux trois quarts du film, vaut ici pour métonymie : le temps est désormais à la puissance, à la brutalité, à la matérialité des choses et des corps, le tout enrobé d’une chantilly familialiste, pour rappeler que les deux action heroes les plus emblématiques des années 2000 ont aussi un cœur.
L’intrigue, minimale, se situe cette fois au Brésil – samba ! Dans ce pays forcément corrompu, un brigand en col blanc cache 100 millions de dollars dans un gigantesque coffre-fort, que Dom et son crew vont tenter de braquer pour… pourquoi au fait ?
Personne ne le sait très bien, surtout pas les scénaristes qui semblent s’être endormis à la moitié d’Ocean’s Eleven. Mais qu’importe : tout est ici prétexte à fusillades et courses-poursuites, et il faut reconnaître qu’elles sont plutôt réussies. Notamment la dernière, qui s’étale sur pratiquement vingt minutes (spoiler) et figure la destruction minutieuse du centre de Rio par le coffre-fort géant, tracté par deux bolides en fuite, tel un bulldozer Bouygues excité par l’odeur du béton broyé.
Voir ainsi l’argent, dont on nous répète qu’il n’est qu’une suite de 0 et de 1 sur de microscopiques tablettes de silicium, soudain se matérialiser sous la forme d’un gros cube détruisant un quartier riche d’une ville pauvre, est un de ces raccourcis géniaux dont les blockbusters sont parfois, consciemment ou non, capables.
Jacky Goldberg
{"type":"Banniere-Basse"}