Il y a quelques mois, sa confidence est presque passée inaperçue. Dans le livre Valérie, Carla, Cécilia, Bernadette et les autres de Constance Vergara, Valérie Trierweiler confiait ne pas avoir pu voter pour Ségolène Royal au second tour en 2007. “Trop douloureux”, disait la compagne de François Hollande, levant un coin du voile, qui n’aurait […]
Il y a quelques mois, sa confidence est presque passée inaperçue. Dans le livre Valérie, Carla, Cécilia, Bernadette et les autres de Constance Vergara, Valérie Trierweiler confiait ne pas avoir pu voter pour Ségolène Royal au second tour en 2007. « Trop douloureux », disait la compagne de François Hollande, levant un coin du voile, qui n’aurait d’ailleurs jamais dû être levé, sur les déchirements intimes qui ont accompagné la campagne présidentielle il y a cinq ans.
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La jalousie excessive de Valérie Trierweiler vis-à-vis de Ségolène Royal était jusqu’à ce mardi midi un sujet de plaisanteries, pas toujours fines, dans le milieu politico-journalistique. Ses SMS vengeurs à des confrères et des consœurs qui oubliaient de parler au passé du couple Hollande-Royal intriguaient. Mais, chez les proches du président, sa prise de position en faveur de l’adversaire de Ségolène Royal dans la circonscription 1701 de La Rochelle, le dissident PS Olivier Falorni, a semé la consternation.
Bad cop, good cop
Les interprétations diverses n’ont pas tardé. En l’absence de toute réaction officielle de François Hollande. Pour un responsable du PS, Valérie Trierweiler a tout simplement « exprimé son point de vue : elle sait qu’Olivier Falorni est un Hollandais de longue date, c’est un ami, et elle a voulu lui apporter son soutien alors même que tout le PS se range derrière Royal ». Martine Aubry et Cécile Duflot étaient d’ailleurs à La Rochelle pour soutenir la candidate, ce mardi. « Valérie Trierweiler est indépendante, libre, elle dit ce qu’elle pense », ajoute l’élu socialiste.
D’autres y voient un coup de billard à trois bandes. Une sorte de répartition des rôles entre le « bad cop » François Hollande, qui a lui publiquement exprimé son soutien à Ségolène Royal en première page de la profession de foi de la présidente de la région Poitou-Charentes, et la « good cop » Valérie Trierweiler, chargée par le chef de l’Etat de rompre l’isolement d’Olivier Falorni. Certains évoquent même l’action « en sous-main » de Lionel Jospin, qui « mène une guerre depuis toujours contre Ségolène Royal ».
« Une affaire privée, pas politique »
Peu probable pour un proche de François Hollande, qui juge que « Valérie n’a tout simplement pas supporté le soutien apporté par le président à Ségolène Royal, les phrases contenues dans la profession de foi ».
« Elle a vu ça ce matin et elle a pété un plomb, c’est une affaire privée, pas politique », souligne un autre socialiste.
Le journalisme politique aimerait bien s’arrêter où commence la vie privée. Mais pour cela, il faudrait que les politiques et les entourages des politiques nous donnent un petit coup de main. François Hollande a fait de la rupture avec le sarkozysme la marque du début de son quinquennat. Rupture avec « l’exhibition des comportements privés », soulignait-il, en s’étonnant de la mise en scène à laquelle avait consenti Nicolas Sarkozy, d’abord face à ses difficultés avec Cécilia puis lors de son mariage avec Carla Bruni.
Un accroc, un couac
Le tweet de Valérie Trierweiler, quelle que soit son origine, ne changera probablement rien au résultat des législatives, le 17 juin. Ni bien sûr aux politiques qui seront menées en matière fiscale ou sociale. Cela ne modifiera pas l’agenda des urgences en matière européenne ou sur la scène internationale. Mais c’est un accroc, « un couac », selon un proche de François Hollande, qu’il ne faut pas laisser se répéter. Sinon, il ne faudra pas venir discourir gravement de la coupure entre les Français et la politique. La « pipolisation », même sans bling-bling sarkozyste, est un poison mortel.
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