L’album le plus étrange de 2016 est l’œuvre d’un orfèvre pop mystérieux.
Sur la pochette, les vaches prenant le frais ne préparent pas au bouillonnement hallucinatoire de ce premier album : elles l’anticipent. Cela posé, l’orgie sonique, le psychédélisme minutieux proposés par ce discret mais remarquable musicien (grosso modo : Bach goes pop) ne surgissent pas ex nihilo : on peut battre le rappel d’Electric Light orchestra, voire de Wendy (Walter) Carlos, passant au crible du moog les Brandebourgeois ou Ludwig Van, pour Kubrick et dans Orange mécanique. Sauf qu’à huit reprises, Boyarin – dont on ne sait rien – chante d’un organe filtré et à la périphérie du falsetto, passant à la surmultiplié l’étrangeté du climat générique. Et pendant ce temps, cet objet sonore non identifié, aux couleurs saturées, tressaute, trottine, irradie de mille harmonies de cristal, en une abondance extrême de sentiers mélodiques à emprunter, mêlant la rutilance des machines et la dimension charnelle de la voix. Boyarin artiste bionique, ou, plus simplement, drôles de gammes ?
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