Micmacs sexuels dans un relais-château. Une comédie anar et paillarde.
Par son sujet et son acteur principal, ce nouveau film de Guillaume Nicloux évoque Le Voyage aux Pyrénées des frères Larrieu. Mais il s’inscrit aussi dans une veine plus sarcastique et répertoriable du cinéma français, quelque part entre Chabrol, Mocky et Pascal Thomas.
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Michel Trémois (Darroussin, en grand bourgeois antipathique) vient passer un week-end dans un Relais & Châteaux du sud-ouest, flanqué de son épouse (Godrèche, très bien et très drôle) et de sa belle-mère (Balasko, égale à elle-même).
Trémois entend raffermir son couple en relançant sa vie sexuelle et notamment le désir endormi de sa femme. Rien ne se passera comme prévu.
L’hôtel est légèrement étrange : ailes en travaux, personnel bizarre, clients obsédés sexuels, voyeurs, nain partouzeur, bombe allumeuse… Tout ce beau monde rassemblé dans un espace réduit va se croiser, se mélanger dans tous les sens du terme, se quiproquoïser, sur fond de sexualité débridée, puis de disparition et peut-être de meurtre.
Objet de ce vaudeville sexualo-policier poussé dans le rouge : faire exploser joyeusement un certain nombre de codes propres aux couches supérieures de la société française (projet signifié dès le titre, en anglais) – l’atmosphère snob des hôtels de luxe, les rituels empesés de la grande gastronomie, la sexualité refoulée par le mariage et la bienséance, le théâtre de boulevard passent ainsi à la moulinette Nicloux.
Mais s’il tire à vue sur les habitus vieille France collet monté, le réalisateur réactive aussi des caractéristiques très françaises, mais plus populaires : la paillardise, la gaudriole anar, l’esprit de Guignol.
Holiday est par ailleurs enrubanné dans une touche pop : Julien Doré a signé la BO, prenant en charge les musiques, mais aussi les bruitages “in”, télé, restaurant… Une véritable “mise en sons” rehaussant ce divertissement léger, drôle et bon esprit.
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