De la pop West Coast jouée par un cinglé américain aux potes super cool.
Dans la vraie vie, celle où on fume, rigole et picole, le jeune Brettin, leader de Mild High Club, collectionne de chouettes copains, experts dans la construction savante de murs du son qu’ils viennent ensuite souiller, défoncer, attaquer à l’urine et au marteau-piqueur : Ariel Pink, Mac DeMarco ou Mikal Cronin. Dans la vie numérique, ses compagnons d’échappée ne sont pas mal non plus, tous pareillement dissidents de la norme pop, du train-train rock : Todd Rundgren, Cheap Trick…
Détourné de ses amours et serments par ce cortège de farfelus, de maniaques, de mentors ou de compagnons de tournées, ce jazzman de formation a fait semblant de désapprendre la musique, pour au contraire offrir à un refrain pop resplendissant et innocent toute la grandeur et la complexité du savoir. Et comme son Timeline de l’an passé, dans une veine encore plus sophistiquée, plus jazzy, Skiptracing se révèle une expérience ultrasensorielle enchantée, ce doux psychédélisme suggérant de vastes cartoons et champs de fleurs au cerveau perturbé, sans cesse sollicité de l’auditeur kidnappé. Brettin se prénomme Alexander. Comme dans Alexandre le Grand.