Un Rubik’s Cube narratif un brin fastidieux.
Les mères vieillissantes pénibles seraient-elles une nouvelle figure récurrente du cinéma français ? En attendant le Mia Hansen-Løve (Edith Scob) et, paraît-il, le Verhoeven (Judith Magre), voici la revenante Anémone en mamie solitaire couvant plus que de raison son fiston quadra célib (l’excellent Kyan Khojandi, qui passe bien la rampe de Bref au long).
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Cet Œdipe increvable a peut-être suscité un tropisme qui expliquerait l’attirance de notre héros timide pour Rosalie Blum, femme triste et solitaire entre deux âges (Noémie Lvovsky) qu’il prend en filature dans les rues sombres de leur bourgade, comme en un Sueurs froides provincial et déglamourisé.
Trop propret, trop minutieux
Pour son premier film (adapté de la BD de Camille Jourdy), Julien Rappeneau dépeint la solitude et l’ennui du peuple de nos chefs-lieux et sous-préfectures en déshérence. Racontant les mêmes événements de trois points de vue différents, ce tableau de la France moyenne est soigneusement écrit et réalisé, sans doute trop.
Avec son côté Norman Rockwell de chez nous, le film arbore un style de bon élève propret qui finit par être quelque peu asphyxiant. Moins de perfectionnisme et plus de vie auraient fait du bien à ce film non dénué de talent(s) mais qui finit par se figer dans sa minutie graphique.
Rosalie Blum de Julien Rappeneau (Fr., 2016, 1 h 35)
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