Tour de France des mairies qui décrocheront ou continueront d’afficher la photo de l’ancien Président.
Le portrait officiel de François Hollande ne trône pas encore dans les quelques 36 700 communes françaises, mais certaines ont déjà leur petite idée sur le sort qu’elles réservent à celui de Nicolas Sarkozy. De Canteleux (Pas-de-Calais) à Rusio (Haute-Corse), en passant par Neuilly-sur-Seine, Tulle et Aix-en-Provence, on a appelé plusieurs mairies pour savoir ce qu’allait devenir la photo officielle de l’ancien chef de l’État. Celles-ci n’étant ni contraintes d’afficher le portrait du nouveau président ni de se séparer de celui de son prédécesseur, on a eu quelques surprises.
A Rusio, minuscule village de Haute-Corse où l’on a voté à 93,48% pour Nicolas Sarkozy au deuxième tour le 6 mai dernier, le maire affirme qu’il continuera à afficher le portrait de Nicolas Sarkozy, « en face de celui de Hollande et à côté de Chirac et De Gaulle ». A Canteleux en revanche, on n’y est moins attaché. Malgré un score maximum (100% des voix) en faveur de l’ex chef de l’État, ce village encore plus petit du Pas-de-Calais devrait envoyer celui-ci tout droit aux archives lorsque arrivera la photo de François Hollande. Comme Chirac, Mitterrand et tous les autres avant lui d’ailleurs.
Même chose à Neuilly-sur-Seine, ancien fief du président sortant. Dans cette ville des Hauts-de-Seine où le maire n’a, selon un membre de son cabinet, « pas d’affinités particulières avec Sarkozy », aucun traitement de faveur ne devrait lui être réservé. A Aix-en-Provence, autre mairie de droite, le portrait a déjà été enlevé, mais sera conservé dans les services municipaux. A Tulle, bastion corrézien de François Hollande, on a même décroché son rival dès l’annonce des résultats du second tour.
Certaines communes n’avaient pas hésité, durant le mandat de Nicolas Sarkozy, à « ranger » son image dans un coin plus discret de l’hôtel de ville. Le maire divers gauche de Bauvin, dans le département du Nord, avait par exemple fait parler de lui en 2011 pour avoir retiré le portrait du président Sarkozy de la salle des mariages de la mairie pour le déplacer dans un simple couloir, à la demande de plusieurs couples ne souhaitant pas s’unir devant la représentation du Président. Aujourd’hui, à la mairie, on affirme qu’elle sera « bientôt roulée et mise aux archives ».
Une seule ville, parmi celles qui ont accepté de répondre à notre demande, a choisi de jouer la neutralité totale. A Toulouse, on explique en mairie n’avoir jamais affiché de portrait individuel des présidents, leurs préférant un énorme cadre où ils figurent tous « depuis Bonaparte ». La trombine de François Hollande devrait simplement y être ajoutée.