Les législatives ne semblent pas passionner les Français, hormis quelques duels symboliques à la Mélenchon-Le Pen. En toile de fond de ces préoccupations villageoises, les mauvaises nouvelles économiques s’accumulent sous le signe de l’“effondrement” : emploi américain, transactions immobilières, caisses d’épargnes espagnoles, CAC 40, etc. Dans un entretien au Monde (26 mai 2012), le physicien […]
Les législatives ne semblent pas passionner les Français, hormis quelques duels symboliques à la Mélenchon-Le Pen. En toile de fond de ces préoccupations villageoises, les mauvaises nouvelles économiques s’accumulent sous le signe de l’“effondrement” : emploi américain, transactions immobilières, caisses d’épargnes espagnoles, CAC 40, etc. Dans un entretien au Monde (26 mai 2012), le physicien américain Dennis Meadows, coauteur en 1972 d’un rapport sur la décroissance, théorise le concept d’effondrement :
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“La croissance va s’arrêter en partie en raison de la dynamique interne du système et en partie en raison de facteurs externes, comme l’énergie… Dans les vingt prochaines années, vous verrez plus de changements qu’il n’y en a eu depuis un siècle. Les troubles de la zone euro ne représentent qu’une petite part de ce que nous allons voir. Et ces changements ne se feront pas de manière pacifique.”
Meadows est peut-être un pessimiste, plus probablement un réaliste. Le pire n’étant pas toujours sûr, les solutions pour sortir la zone euro du marasme existent. Les Economistes atterrés ont publié un diagnostic (L’Europe maltraitée, éditions Les liens qui libèrent) où ils proposent une douzaine de mesures (proches de celles de Pierre Larrouturou) qui dépendent d’une volonté politique : rôle de la BCE, baisse des coûts de financement des dettes, désarmement du chantage des marchés, projets de développement durable à l’échelle européenne, renforcement de la démocratie et de l’intégration économique et fiscale…
Pour appliquer ces mesures, il faudrait des dirigeants européens moins aveugles, cyniques et libéraux-orthodoxes. Angela Merkel perd toutes ses élections locales. Et François Hollande a remplacé Nicolas Sarkozy. Le changement de cap de la politique européenne est donc possible. On peut se plaindre du manque de démocratie européenne, mais il faut aussi savoir se mobiliser quand se présente une consultation électorale importante au niveau national, mais aussi continental. Installer une majorité parlementaire synchrone avec le nouveau président, élire indirectement le Premier ministre et le gouvernement, tel est l’enjeu considérable des 10 et 17 juin.
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