La bio édifiante de la première transsexuelle opérée, livrée au cabotinage effréné de l’oscarisé Eddie Redmayne.
Danish Girl, présenté en compétition à la Mostra de Venise, est le nouveau film de Tom Hooper, le technicien qui avait réalisé Le Discours d’un roi (l’histoire bien romancée du roi anglais bègue, oscarisée, avec Colin Firth) et les pauvres Misérables d’après Totor Hugo, version comédie musicale torchée caméra à l’épaule.
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Inspiré de faits réels mais tiré d’un roman écrit par un Américain, David Ebershoff, Danish Girl raconte, au début du XXe siècle, l’histoire d’un peintre danois à succès, Einar Wegener, qui découvre très vite que sa vraie personnalité est féminine, se fait appeler Lili Elbe et va se battre contre vents et marées, les idées reçues et la société pour changer de sexe et devenir la femme qu’il se sent être. Au prix de cinq opérations, il va devenir une femme mais mourra en 1931, sans doute à la suite d’un rejet de greffe. On considère encore aujourd’hui Lili Elbe comme le premier être humain à avoir subi une chirurgie de réattribution sexuelle.
Un beau personnage féminin
Le film, très grand public et académique, est en réalité un mélo larmoyant dominé par le cabotinage puissance XXL d’Eddie Redmayne, qui n’en finit pas de prendre des poses et des mines efféminées. Une interprétation qu’on jurerait guidée par le désir d’obtenir un second oscar – après celui du meilleur acteur remporté l’année dernière pour son imitation de Stephen Hawking dans Une merveilleuse histoire du temps…
Mais le beau personnage de son épouse Gerda, interprété par Alicia Vikander, qui l’accompagne avec amour et compréhension jusqu’au bout de sa quête sauve le film d’un récit un peu répétitif et sans surprise. C’est à la fois du film à scénario, à musique (Alexandre Desplat) et à costumes, mais on saluera malgré tout l’entrée de la transsexualité dans le cinéma le plus commercial.
Danish Girl (E.-U., G.-B., All., 2015, 2 h)
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