Rencontre au sommet : une gifle part.
A Brest, Manu Lann Huel est une légende dont les histoires rampent à Recouvrance. On l’appelle le Johnny Cash du Finistère, même si ici il serait plutôt question d’un Léo Ferré électrocuté (il l’a d’ailleurs copieusement repris dans les années 1970). Car, entouré d’un groupe de free-rock assemblé pour cette cérémonie païenne, l’orageux druide se fait sérieusement bousculer par une armada de guitares stridentes ou soumises, aux ordres de ses fulgurances.
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https://www.youtube.com/watch?v=jifclahCpW0
Sur ce chaos de rock granitique, rongé par l’urgence, il pose ses mots acharnés, décharnés, en un slam chamanique (“Attends je chante et je me rends/Je flambe comme à la Saint-Jean/Ne singeant personne à part moi/Quand je me souviens d’être moi”). Pas étonnant de retrouver Arnaud Le Gouëfflec dans ce groupe implosif, lui qui prend aussi, en solo, une telle joie à maltraiter us et coutumes de la chanson française. Entre Noir Désir et Ferré, les terribles Un rien de temps ou Le Front de mer (sublime) ébrèchent un peu plus les frontières, fêlent les limites. Dépassées.
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