La projection du Grand Soir a été fixée le matin, à onze heures pile, salle Debussy. En montant les marches qui mènent à la projection, on entend des haut-parleurs cracher les Wampas. Thierry Frémaux, sélectionneur du Festival, le Laurent Blanc local, installé sur une estrade, annonce l’arrivée de Gustave Kervern et Benoît Delépine. Il annonce […]
La projection du Grand Soir a été fixée le matin, à onze heures pile, salle Debussy. En montant les marches qui mènent à la projection, on entend des haut-parleurs cracher les Wampas. Thierry Frémaux, sélectionneur du Festival, le Laurent Blanc local, installé sur une estrade, annonce l’arrivée de Gustave Kervern et Benoît Delépine. Il annonce aussi que le crew, auquel il faut ajouter Benoît Poelvoorde et Albert Dupontel, vient de ruiner de ses mains un photo-call mais qu’il a tenu à fournir des “excuses officielles”.
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Premier acte punk du jour. Kervern et Delépine, peut-être parce que la section s’appelle Un certain regard, déboulent avec des lunettes de soleil. Thierry Frémaux les accueille sur l’estrade, accompagnés de leurs acteurs. Kervern prend le micro et s’adresse directement au président du jury, Tim Roth, un habitué de Tarantino.
“J’aime beaucoup ce que tu fais, Tim Roth. Je sais où tu habites aussi. Je sais où tes enfants vont à l’école, à Los Angeles.”
La salle est pliée en deux, Delépine, Dupontel et Poelvoorde aussi. La projo va commencer, alors les quatre regagnent leur place sous les applaudissements. Lorsqu’elle s’achève, toujours sous les applaudissements, Gus Kervern décide que l’ovation doit durer six minutes trente et plus car c’est le record du Festival. Il remonte sur l’estrade pour haranguer la foule, se met torse nu, jette son T-shirt dans la salle, puis sa montre. Tout le monde est debout, Kervern fait signe de continuer. C’est un moment très émouvant, comme si Gus voulait tenir le film sur ses épaules encore plus. Delépine le regarde de la salle en applaudissant. C’est un peu humide sous ses lunettes noires on imagine. Une fois sortie de la salle, la troupe se retrouve sur la plage du Carlton.
Interviews à la chaîne. Poelvoorde et Dupontel ont pris le relais pour le spectacle. Les journalistes tournent. Kervern et Delépine sont plus calmes. “Filez-moi un verre de rosé ou je vais craquer”, demande Gus Kervern à une de ses attachées de presse. Il s’allonge sur un canapé, un peu fatigué certainement. Les interviews terminées, c’est la montée des marches. Re-spectacle de Gus Kervern qui colle un gros hug à Alec Baldwin. Le public jubile. Montée des marches et projo officielles en magasin, la clique se retrouve sur la Croisette, villa Schweppes. Les Wampas ont fait le déplacement, les Producteurs de Porc – groupe officiel grolandais – aussi.
Hyper dur de rentrer mais on se bat. A l’intérieur ça pogote de partout. On aperçoit un homme que l’on imagine être Jean Dujardin slammer sur un côté de la scène. Kervern et Delépine regardent tout ça derrière leurs lunettes de soleil. Vers trois heures du matin, départ vers le Baron. En camping-car. Des punks déboulent devant Bak, le physio star du lieu.
Il se marre en voyant l’engin. Les punks ont “Not” et “Dead” écrit sur la tête, du nom des héros du film (Poelvoorde est Not, Dupontel est Dead). Delépine et Kervern sont dans leur foulée : Bak fait signe et tout le monde grimpe les marches pour arriver sur la piste de danse. C’est le début d’une longue nuit pour les gars du Grand Soir.
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