La description réaliste des souffrances d’une lycéenne handicapée est un peu l’unique propos du réalisateur.
Un drame russe dont le sujet est grosso modo le même que celui de l’Ukrainien The Tribe : les quatre cents coups d’une bande de lycéens handicapés, dont fait partie une jeune et jolie paraplégique qui va devenir le souffre-douleur de ses camarades.
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Si The Tribe était assez lourd, il avait au moins un parti pris formel (la mutité absolue), d’où découlaient en partie la mise en scène et le récit. Classe à part se présente comme une simple suite de tranches de vie quotidiennes, aboutissant à un climax sordide. Il manque ici une forme de contrepoint, une distance, une idée pour transcender un crescendo dépressif bêtement programmé, ou du moins un élément extérieur pour mettre le constat en relief.
Faire vrai compte plus que raconter
Telles sont les limites de ce type de fiction prétendument réaliste, incarnée par des non-professionnels, où faire vrai compte plus que raconter. Au bout du compte, cela manque de propos et de travail artistique, et ça s’oublie aussi vite que cela se regarde, malgré la cruauté des situations.
Le cinéma russe sait très bien plonger le couteau dans la plaie de sa société en pleine dégringolade (morale et économique), mais il en tire rarement un substrat romanesque. Certes, on se gardera de généraliser à partir de cet exemple. Il y a évidemment quelques exceptions. Mais Classe à part reste dans le peloton de queue des véristes sans rime ni raison.
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