Une comédie d’action transcendée par son anti-superhéros.
Le réalisateur de Project X récidive dans la comédie pyrotechnique sur un autre mode et un autre mood. Mais grosso modo le principe reste le même : casser un maximum de matériel et faire le plus de bruit possible.
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Le pitch est simple : pour une raison obscure, la CIA a décidé d’éliminer un de ses “agents dormants”, qui ignore qu’il en est un et vivote au ralenti dans un bled paumé en fumant de la beuh. Tout l’impact et toute l’énergie du film reposent sur le contraste entre la force de frappe monstrueuse de l’agence gouvernementale et le loser aux facultés insoupçonnées.
Qui plus est, ce David-contre-Goliath est incarné par Jesse Eisenberg, acteur étiqueté indie, auquel ce rôle de défoncé surpuissant à l’allure souffreteuse va comme un gant. On lui a de surcroît adjoint sa petite amie d’Adventureland, Kristen Stewart, avec laquelle il (re)forme un touchant tandem de tourtereaux en détresse – mais pleins de ressources.
White trash malingre vs machos lobotomisés
L’aspect comédie est du coup assez succinct (sauf lorsque John Leguizamo surjoue un dealer grotesque), au profit de l’infernale course-poursuite à travers la ville, dont on aurait aimé qu’elle ait en plus une motivation, ou du moins que le héros ait une vague feuille de route, à l’instar de Jason Bourne – Eisenberg faisant figure de transposition pop-grunge de l’agent secret campé par Matt Damon.
Seule réelle plus-value, la mélancolie qui nimbe cette histoire aussi invraisemblable que tonitruante, dont la seule vertu, mais fort bien travaillée, est de décliner à l’infini les ruses du white trash malingre pour rétamer une armada de machos lobotomisés. Bien qu’il y laisse des plumes, ou plutôt des miettes, le pot de terre ravage le pot de fer avec un stakhanovisme dont on ne se lasse pas. American Ultra, ou le défoulement extra.
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