Un thriller futuriste à forte teneur théâtrale qui enfonce des portes ouvertes.
A la limite, le plus grand intérêt de ce premier film du scénariste Alex Garland est de découvrir Oscar Isaac, l’acteur d’Inside Llewyn Davis, en version chauve (et lunetté). Par sa gouaille indéniable, celui-ci donne un peu de saveur à cette fable fabriquée, qui touille des concepts rebattus sur l’intelligence artificielle et ses dérives. Il joue une sorte de Steve Jobs – ou plutôt Sergueï Brin – reclus dans un antre futuriste coupé du monde, qui convoque un obscur programmeur de sa firme pour tester les qualités émotionnelles de l’androïde parfaite qu’il vient de fabriquer, outre la robote servile et mutique aux traits asiatiques qui fait la cuisine et sert de petite amie au boss. De toutes les façons, les femmes font tapisserie dans cette joute oiseuse entre le patron dominateur et l’employé innocent.
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Pour estomper la teneur foncièrement théâtrale du projet, on a travaillé le design du film à l’extrême (style pub pour parfum ou vêtements de luxe). Fort heureusement, tout se délite à la fin, mais trop tard. Pour approfondir le sujet (les paradoxes et aléas de la robotique), il vaut mieux se reporter à la géniale série suédoise Real Humans, dont ce pensum maniéré et bavard pourrait faire figure de “prequel pour les nuls”.
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