Une fable humaniste gentillette en motion capture techniquement maîtrisée.
Pour sa première réalisation, Jamel Debbouze n’a pas manqué d’ambition en se lançant dans ce projet façon blockbuster d’anime à la française. Sans être aussi innovant qu’une prod Pixar (on retrouve ici des traces de Shrek, du Livre de la jungle, du Roi Lion… et de sketches de Jamel), le résultat est honorable et assure son cahier des charges de divertissement populaire. Jamel “joue” le fils malingre du roi des Simiens, affublé du même bras handicapé que l’acteur, élevé en dehors de sa tribu, mais qui finit par succéder à son père aux dépens de son grand frère athlétique, à force de ruse et d’intelligence – entre autres exploits, il invente le feu. On voit bien ce qui a animé Jamel dans cette fable humaniste où l’esprit, la créativité et l’amour triomphent de la force brute et des conservatismes.
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Sur les plans du rythme du récit, de l’humour des dialogues et de la qualité kinétique de l’animation, Pourquoi j’ai pas mangé mon père n’a pas grand-chose à envier aux productions hollywoodiennes, même si l’aspect “film français qui court après ses modèles américains” est toujours un poil gênant. On sera plus réservé concernant l’esthétique des dessins, plus proche des rondeurs enfantines un peu moches de Shrek que de la stylisation des Indestructibles ou Wall-E. Certains regretteront peut-être que, pour son premier film aux manettes, une personnalité aussi emblématique que Jamel n’ait pas fait une comédie sociale et se dilue quelque peu dans une superprod à visée très grand public. Ce serait oublier que les Simiens sont un réceptacle où l’on peut voir ce qu’on veut : le peuple français, les habitants d’une téci, etc. On pointera aussi que le personnage de zébulon-trublion incarné par Jamel depuis ses débuts ayant toujours revêtu une dimension cartoonesque, il n’est pas illogique pour lui de passer du côté des toons. Avec ce film, Jamel n’a pas mangé sa feuille de route.
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