Le quotidien dans un refuge de sans-abri à Marseille.
Emmanuel Gras (réalisateur de Bovines) et Aline Dalbis ont passé deux hivers à caler leur caméra sur l’éternel recommencement de la vie des hébergés d’un refuge pour sans-abri à Marseille : arriver assez tôt pour éviter le terrible panneau “complet”, prendre son ticket, manger, dormir, retourner faire la manche pour payer la nuit suivante.
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Le parcours de ces hommes, leur lutte pour la survie, les institutions parfois défaillantes auxquelles ils font face (celle-ci marche plutôt bien, en l’occurrence) sont bien sûr présents dans 300 hommes, mais ce qui intéresse avant tout les auteurs, c’est la désarmante répétitivité de leur existence, comme éternellement piégée dans la même journée.
Le film ressasse certains moments comme les refrains d’une vie de misère – comme l’impossible négociation avec le veilleur de nuit pour rentrer quand même lorsque le refuge est complet. Malgré son tournage de longue haleine, un certain travail de profondeur manque parfois au film, trop à l’affût de la “petite scène”, du moment de drôlerie, de la chicane entre deux hébergés, etc. Reste une œuvre assez humble, concentrée sur une certaine idée du “jour sans fin” – et c’est une journée de chien.
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