Nicolas Sarkozy a été battu avec plus d’un million de voix d’écart. Comment a-t-il pu ignorer les signaux pourtant nombreux en cette dernière semaine de campagne ?
Lundi 30 avril, Avignon, dans le Vaucluse. Le Front national y a enregistré son meilleur score national, le soir du premier tour, avec 27,03 %. Nicolas Sarkozy est attendu pour un meeting d’une heure avec des militants UMP chauffés à blanc. Pour parler à une partie de ces 6,5 millions d’électeurs qui se sont prononcés pour Marine Le Pen, “à qui (je dois) faire écho dans les préoccupations qui sont les leurs”. Une heure plus tôt, Nicolas Sarkozy se rendait à Châteaurenard. Circulation interdite aux voitures. Les journalistes et les flics sont aussi nombreux que les habitants. Ils nous regardent passer les micros perches à la main. On dirait une procession. Rien de religieux pourtant. Ni aucune dévotion.
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Ce qui nous est reproché par les militants : “Vous faites trop de mal à notre candidat”, “de toute façon, les journalistes, vous êtes tous de gauche, vous écrivez n’importe quoi”. Ce sont les seuls bruits qui s’élèvent dans une ville désertée, comme à chacun des déplacements du candidat. Jusqu’au bout, Nicolas Sarkozy était sûr que ça “se jouerait sur le fil du rasoir”. Jusqu’au bout, son staff de campagne refusait de croire à la défaite. Non, il ne pouvait pas perdre. Lui-même disait “J’y crois”, vendredi 4 mai, pour sa dernière journée de campagne, son onzième meeting de l’entre-deux-tours.
Une défaite inéluctable?
“Vous avez vu cette ferveur ?”, répétait-il en petit comité, persuadé qu’il y aurait “un sursaut national”. “Je n’ai jamais senti une mobilisation pareille”, clamait-il à la tribune. Pour preuve ? Les drapeaux tricolores étaient distribués avec la même ardeur aux militants pendant les meetings, les gens venaient toujours aussi nombreux l’écouter “à cette heure (12 h 30 – ndlr), un jour de semaine, alors qu’on a organisé cette réunion il y a deux jours !”, s’enthousiasmait Nicolas Sarkozy, aux Sables-d’Olonne en Vendée, ce département où le FN a fait une percée au premier tour avec 15 %, les audiences télé étaient bonnes, et La Marseillaise était reprise a capella comme un tube d’été.
Et pourtant, il suffisait d’être attentif au terrain pour voir dans cette dernière ligne droite de la “dernière campagne” de Nicolas Sarkozy que la défaite était inéluctable. Lui qui avait pourtant eu l’expérience d’une campagne présidentielle victorieuse ne l’a ni vu, ni senti, ni compris. Le “candidat du peuple” était passé à côté de la majorité du “peuple de France”. Châteaurenard donc, ce 30 avril, avant le meeting d’Avignon, était devenue une ville Potemkine. Classique, comme à chaque déplacement de Nicolas Sarkozy. Routes barrées, barrières de sécurité, commerces au ralenti. En somme, une ville-musée. Nettoyée. Du carton-pâte. Et pourtant, même dans ces conditions, bien que les badauds se pressent pour le prendre en photo, les applaudissements restent poussifs, les encouragements discrets. Lui préfère d’ailleurs s’attarder pour répondre aux médias et critiquer la gauche, après l’anniversaire de Julien Dray et la présence de DSK, que filer faire campagne.
“On en a marre des journalistes, vous venez nous voir ?”, l’interpelle une dame. Quelques jeunes, entre provocation et agacement, lancent des “Vive François” énergiques à la figure de Nicolas Sarkozy. La police les écarte. La tension monte. Chez le chocolatier de la place, ouvert spécialement ce lundi pour le passage du candidat, à la demande de la mairie, les commentaires de la patronne vont bon train : “Ces jeunes qui vivent avec le RSA sur le dos de la société, enfermez-les ! Ils font du mal à un homme qui fait tant de bien à la France.” – “Maman, on avait dit pas de politique.” – “Je dis ce que je pense…”
Tout le monde est sur son trente et un, les vitres du magasin ont été nettoyées le matin même, les appareils photo prêts à l’emploi, les chocolats présentés sur un plateau d’argent. Frédéric Hawecker, meilleur ouvrier de France 2011, s’est levé tôt pour préparer une figurine spéciale pour le candidat. L’heure tourne. “Qu’est-ce qu’il fait ? Tu le vois ?” “Il a l’air d’aller vers l’épicerie.” Epicerie, tabac, commissariat où il baille aux corneilles et sourit quand il lit un SMS. Il n’a pas entendu à ce moment-là que le commissaire lui parlait “d’incivilités” dans la ville.
Du chocolatier, où Nicolas Sarkozy devait passer après la halle, comme deuxième point du parcours, il ne sera plus question. Zappé. Oublié. Retard pris sur le programme et tension dans la ville. Scandalisée, Mme Hawecker arrive sur les lieux de la rencontre du candidat avec des Français triés sur le volet, dans un café de la ville :
“Je veux voir quelqu’un de l’organisation. C’est un manque de respect. On a ouvert exprès pour lui ! Je croyais qu’il aimait les gens qui travaillaient. Là, je suis choquée, c’est honteux ! Personne ne nous a prévenus.”
L’organisation et le staff du candidat sont partis. Pas le temps d’attendre. Nicolas Sarkozy aura, lui, trouvé qu’il y avait un très bon accueil, que la mobilisation n’aura jamais été aussi forte pendant cette semaine. Il vient cependant de perdre toutes les voix de la boutique de chocolats. “Alors là, Sarkozy, c’est fini !”, lance la femme du chocolatier avec fureur. Le conseiller officieux, Jean-Michel Goudard, un des communicants de Nicolas Sarkozy d’Euro-RSCG, avait pourtant fait le déplacement. Chose rare. La dernière fois, c’était lors de la visite de l’usine Lejaby, le 8 mars.
Discrètement, il prend le pouls, la tonalité du terrain. Là, ça n’a pas fonctionné. Seul le comédien Stéphane Freiss, qui ne lâche plus les basques de Nicolas Sarkozy, s’extasie encore. Mais comment ne pas réaliser que la sauce ne prend pas ? Idem à Toulon, ce 3 mai, pour son dernier gros meeting : comment ne pas voir que la salle a du mal à être chauffée ? Que les militants énergiques qui s’époumonent devant les caméras sont les mêmes d’un meeting à l’autre ? Comme Jeannette, perruque tricolore, des photos de Nicolas Sarkozy collées sur tout le corps et qui a “fait tous les gros meetings” : Concorde, Trocadéro, Villepinte, Toulon, et on en passe. Elle en a perdu sa voix.
La démobilisation en marche
Comment ne pas voir qu’aux Sables-d’Olonne, un jour plus tard, le dernier de la campagne, où le président-candidat a pourtant enregistré un de ses meilleurs scores, ses sympathisants s’agacent d’avoir à l’attendre une bonne demi-heure. Et pestent contre leur champion d’habitude si ponctuel. Il faut meubler. Les jeunes militants s’y collent : “Nicolas président”, “Hollande en Corrèze, Sarkozy à l’Elysée”, avant de se risquer à une énième Marseillaise. Poussive. Rien à voir avec le chant entonné à gorge déployée dans les allées du meeting de Villepinte. Rien à faire.
On croit qu’il arrive. L’hymne de campagne part. S’arrête aussitôt. Boulette. Ce n’était pas lui. Même les ados sur scène, idée du conseiller Patrick Buisson dans l’entredeux- tours pour renforcer l’idée d’un candidat du “peuple de France”, en ont assez d’attendre et commencent à papoter en petits cercles, comme n’importe quel groupe d’ados. Plus du tout en lignes, comme l’organisation le leur avait demandé. Décidément, quand ça ne veut plus… On en serait presque pris d’un fou rire quand on se souvient que pour les premiers déplacements de campagne, des cars entiers de CRS dégageaient la voie au car des journalistes, vociférant contre les voitures qui ne s’écartaient pas assez rapidement. Aux Sables, rien de tel. Pour ce dernier meeting, il n’y a plus qu’un policier municipal en mobylette…
Dans la salle, au premier rang, tous les conseillers et têtes pensantes de la campagne sont là : Emmanuelle Mignon, la matière grise, qui ne vient jamais d’habitude, Guillaume Lambert, le directeur de campagne, Nathalie Kosciusko-Morizet, la porte-parole, et Patrick Buisson, le stratège. Comme un au revoir. Comme une dernière fois tous ensemble avant de se quitter. “Ils accompagnent l’enterrement”, commente un observateur.
Certains membres de son staff se sont positionnés dans la haie d’honneur afin de le prendre en photo, comme pour immortaliser ce dernier meeting. Juste avant, l’un d’eux indique que “c’est plié”, avant de se reprendre : “Il était très bon sur Europe 1, tout à fait dans le ton, très énergique.” Donner le change jusqu’au bout, toujours. Patrick Buisson, debout, ne le quitte pas des yeux. La main sur le menton, entre signe de réflexion et questionnement, le conseiller de l’ombre a devant lui un homme candidat qui parle vite. Sans notes. Avale ses mots, bute sur les chuintantes. Reprend l’appel de Jean- Paul II, “un grand pape, après tout chacun a le droit d’avoir ses références”. “N’ayez pas peur”, lance-t-il à la tribune, après avoir martelé : “La France n’a pas le droit à l’erreur.” Fichtre. Pas facile de rester léger et de ne pas avoir peur.
A Avignon, le 30 avril, Nicolas Sarkozy avait rendu hommage, dans son discours, à Camus. Stéphane Camus. “Pourquoi Stéphane Camus ?”, demandais-je sur Twitter. Le staff flippe dès qu’un minimessage part. Et qu’il donne l’impression que Nicolas Sarkozy s’est trompé. “Mari tout à l’heure sur Twitter…” Comme si j’avais le code nucléaire en ma possession… Nicolas Sarkozy aurait voulu faire un clin d’oeil à Stéphane Freiss qui l’accompagnait lors de son déplacement et qui avait interprété Albert Camus dans un téléfilm pour France 2. Mais bien sûr… En y regardant de plus près, dans ce téléfilm, Freiss interprétait l’écrivain, depuis Le Premier Homme jusqu’à La Chute.
Tout un symbole : de la gloire à la déchéance, en somme… Prémonitoire ? “Le monde aime à regarder ses vedettes au firmament”, disait Hunter S. Thompson, maître du gonzo journalisme. “Une météorite tombée du ciel ne se contente pas de mourir en atterrissant sous l’impact de sa chute, elle creuse sa propre tombe.” Nicolas Sarkozy n’est plus. Lui, l’un des chefs de l’Etat les mieux élus de la République française, en 2007, avec 53 %, qui levait le pouce en signe de victoire salle Gaveau, s’est vu rejeté par une majorité du “peuple de France”.
Durant ces huit derniers jours, avec quatre meetings, d’Avignon à Toulon, en passant par le meeting imposant du Trocadéro ou celui, plus familial, des Sables-d’Olonne, où des litres de café ont été avalés, des heures de sommeil rognées, la campagne s’est achevée.
Il n’en a tiré aucune émotion personnelle, a-t-il glissé à la presse : “Le problème n’est pas le mien, c’est celui du pays. Si j’avais un sentiment personnel, je le garderais pour moi.”
Sans émotion apparente, le 6 mai, Nicolas Sarkozy s’est donc avancé à la tribune, salle de la Mutualité. Là même où, quinze jours plus tôt, il avait commenté son score avec gourmandise, seulement 500 000 voix d’écart avec François Hollande. Ce soir du second tour, vers 20 h 20, il a pris la parole au milieu de jeunes filles en pleurs et d’aînés à la mine défaite : “Je porte toute la responsabilité de cette défaite, je ne suis pas un homme qui n’assume pas ses responsabilités. Il me faut en tirer toutes les conséquences.” “Nooooon”, ont crié des militants abasourdis, en entendant des mots qui rappelaient ceux de Lionel Jospin annonçant en 2002 son retrait de la vie politique.
“Une autre époque s’ouvre, a poursuivi Nicolas Sarkozy. Dans cette nouvelle époque je resterai l’un des vôtres. Je partage vos idées, je partage vos convictions. Et vous pourrez compter sur moi pour les défendre, ces idées et ces convictions.” Sur scène, son ministre Claude Guéant en contrebas, il a achevé, “mon engagement dans la vie de mon pays sera désormais différent”, avançant qu’il ne mènerait “pas la bataille des législatives”. “Je m’apprête à redevenir un Français parmi les Français.” “Sarkozy, c’est pas fini”, voulaient encore croire quelques jeunes quand d’autres jugeaient : “On n’est pas dans la merde. Bon, on va se bourrer la gueule ?”
Le “peuple de France”, comme Sarkozy aimait l’appeler pendant cette campagne, ne l’a donc pas choisi. Pire, la “majorité silencieuse” lui a préféré le candidat socialiste, ce représentant de la gauche que Nicolas Sarkozy avait accusé, à Toulon, quatre jours avant le second tour, sans ménagement, “d’abîmer la République”, de “la renier”, de traduire “toujours populaire par populisme”. Charge violente qui aura participé à détourner une partie des abstentionnistes du premier tour, des voix centristes et frontistes du bulletin “Sarkozy”, quand il se présentait pourtant “face au candidat de la gauche”, comme “le candidat de tous les républicains, qui ne veulent pas de l’impuissance et de l’immobilité”.
Nicolas Sarkozy n’est plus président. Son staff a la mine tirée, les yeux rougis. “Le plus dur c’était d’attendre les résultats”, glisse l’un d’eux. Leur contrat s’arrête le 15 mai. Dans quelques jours, eux qui ont connu un rythme effréné devront rendre téléphone portable et iPad. Et faire leurs cartons. Jusqu’au bout, ils ont voulu le défendre quand, à l’Elysée, les conseillers commençaient à se recaser, comme Jean-Baptiste de Froment, en charge du projet ou Camille Pascal, seconde plume de Nicolas Sarkozy, au Conseil d’Etat. Jusqu’au bout, ils ont voulu y croire. Faisant le pari d’une victoire à l’arraché de leur champion sur la ligne d’arrivée.
“C’est une élection extrêmement serrée”, répétait son conseiller en communication, Franck Louvrier, aux Sables-d’Olonne, “chaque point au deuxième tour vaut 350 000 voix. Il se peut très bien qu’à 20 heures, on ne sache pas. On a beau dire, la France est bien plus à droite qu’en 2007. Il n’y a pas une dérive vers la gauche. La France est entre la droite et l’extrême droite”.
D’où un positionnement de plus en plus à droite, en cette dernière semaine de campagne, pour séduire les électeurs du FN : insister sur la “femme claquemurée chez elle qui ne parle pas le français”, sur “le droit de vote aux étrangers” car, insistait Sarkozy, “ce n’est pas le donner aux Norvégiens ou aux Américains, disons les choses telles qu’elles sont”. Un message matraqué chaque jour avec plus de virulence, selon la stratégie dessinée pour l’entre-deux-tours.
“Le risque est que le second tour se transforme en un référendum anti-Sarkozy. Il faut qu’on le transforme en un référendum sur le droit de vote des étrangers. On va matraquer là-dessus pour que les électeurs du FN se tournent vers nous”, commentait au soir du 22 avril un conseiller de Nicolas Sarkozy. Le discours du candidat s’est fait de plus en plus amer. Sur la défensive.
“Depuis quatre ans, le monde est au bord d’un gouffre. La moindre erreur peut nous faire basculer. Ce n’est pas le moment de tenter des expériences folles”, scandait-il le 3 mai à Toulon, une ville qui a voté à près de 25 % en faveur de Marine Le Pen au premier tour.
Avant de poursuivre plus tard à la même tribune : “Quand on efface les frontières, quand on ne protège plus l’identité, quand on ne protège plus le travail, quand on ne maîtrise plus les flux migratoires, il n’y a plus de République.”
Le discours anti-presse
Présent dans la salle, Eric, cadre supérieur, la petite quarantaine, sa veste sur l’épaule et qui a voté FN au premier tour est venu l’écouter, mais il sait que “Nicolas Sarkozy va perdre. Il fallait nous parler avant, et ne pas faire un geste quinze jours avant la fin pour nous récupérer. Pour nous convaincre, il fallait davantage parler de la proportionnelle”. Aux Sables, Nicolas Sarkozy tente le tout pour le tout. Il ajoute un discours antisystème “politico-médiatique”, antiélites, ces “élites dévoyées”, “quels sont leurs titres de gloire ? Quelle autorité morale les porte pour m’interdire de parler aux électeurs de Marine Le Pen ?”
Un discours anti-presse avec exercice pratique à l’appui, taclant un reporter de TF1 qui faisait un direct en duplex dans le 13 heures. Le JT de Jean-Pierre Pernaut ! “Si notre ami qui fait un direct en me tournant le dos pouvait bien s’arrêter, ça m’arrangerait… Ne vous inquiétez pas, la politesse n’est qu’une question d’éducation. S’il y a eu quelques manquements, nous y porterons remède.” Salle conquise. Ecrire l’histoire d’un homme seul contre tous : “Ils ne nous ont rien épargné” ou “Le peuple de France n’a jamais été aussi injurié, accablé.” Surtout ne pas apparaître comme l’homme du système, quitte à forcer le trait, telle a été la ligne d’attaque en ces dernières heures de campagne.
“Vous travaillez pour qui ?”, examinaient les militants en scrutant le badge presse que les journalistes portent autour du cou avec leur nom et celui de leur rédaction. “Je ne veux pas répondre. Allez, passez votre chemin”, rouspète un militant exaspéré. Dur, dur. Officiellement, le soutien de François Bayrou, “à titre personnel”, en faveur de François Hollande l’a conforté dans sa dénonciation de “la pensée unique”, lui offrant un statut de “victime”, lui qu’aucun des candidats du premier tour n’avait rallié. Hors des tribunes, pourtant, loin de ses militants, le discours de Nicolas Sarkozy se fait autre. Notamment avec la presse.
Echarpe autour du cou, sa tenue d’après-meeting, le soleil revenu, il s’approche des reporters qui ont suivi ses déplacements, parlant au nom de certains sympathisants remontés comme des coucous contre la presse : “Si certains peuvent être blessés, je m’en excuse.” Et ajoutant tout sourire : “J’ai eu du plaisir à vous voir. Prenez des forces, parce que pour cinq ans, vous allez devoir vraiment travailler !” Avec lui… Mais comme dans un lapsus de dernière minute, aux Sables-d’Olonne, Nicolas Sarkozy lâche qu’il repart pour Paris, pour le JT “de France 3, pour tous ceux qui voudraient me voir une dernière fois”. Seul soulagement dans cette chute, sa chute, il a glissé :
“En tout cas, c’était la campagne que je voulais faire.”
Samedi, il est allé saluer son équipe au QG, en lui lançant un “je vous aime” qui sonnait comme un au revoir. Ce dimanche 6 mai, il a quitté la Mutualité sans chanter La Marseillaise. Ni s’adonner à un dernier bain de foule. C’est Jean- François Copé qui a pris le relais. A moins que ce ne soit François Fillon, ovationné par les militants, “Fillon, maintenant !” Annonçant déjà la guerre à droite. Quand certains hèlent Copé pour qu’il vienne les voir, d’autres commentent, grinçants : “Mais qu’est-ce qu’il fait là ?” “T’as vu, il est tout souriant, il n’a pas tardé ! Qu’il dégage.”
Nicolas Sarkozy s’en est allé par une porte dérobée. Une salle où l’ambiance rappelait celle qui avait prévalu chez les socialistes au lendemain de leur fratricide congrès de Reims, en 2008, et qui s’était réglé au même endroit. L’utilisation du symbole de la gauche s’est retourné contre Nicolas Sarkozy. Et l’a laissé démuni.
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