Le quatuor Griefjoy agence une pop incandescente et marche dans les pas de Foals et Metronomy. Un premier album est promis pour septembre.
Régulièrement, quand il s’agit de louer les talents de la délégation musicale française, on vante le dynamisme des scènes de Caen, Bordeaux, Clermont- Ferrand, Lille, Rennes… Longtemps, Nice a fait pâle figure à côté de ces villes qui dénombrent souvent plusieurs salles de concerts actives et déroulent chaque année de nouveaux représentants sonores.
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Pourtant, c’est à Nice que s’est formé en 2008 le groupe Quadricolor, lauréat du concours CQFD des Inrocks en 2009 et rebaptisé il y a peu Griefjoy. Né de l’amitié de quatre jeunes garçons du lycée Masséna, Quadricolor fut d’abord pour ses auteurs un laboratoire de songwriting indie-rock. Fans de Radiohead, des Strokes et des Arctic Monkeys, les membres du groupe y virent en effet l’occasion de s’éloigner des contraintes et formats traditionnels imposés par des années d’enseignement classique.
“On avait passé un bac TDM (techniques de la musique et de la danse – ndlr). Avec Quadricolor, on a appris à jouer ensemble et, surtout, on a pu sortir un peu du cadre réglementé : on a joué plus librement.” Du bagage classique, Quadricolor a néanmoins conservé un goût pour la complexité harmonique et la quête de la mélodie juste. “Et puis un jour, on s’est demandé quel album on aurait envie de jouer si on devait le jouer pendant trente ans. On a réalisé qu’on avait grandi, qu’on avait changé, et on a voulu que le projet évolue avec nous. C’est ainsi qu’on a formé Griefjoy, comme un prolongement logique à Quadricolor. Le nom vient du fait qu’aujourd’hui, on aime faire des morceaux qui donnent envie de danser et de chialer en même temps. On est attirés par cette dualité.”
Le groupe se découvre alors de nouvelles amours pour les musiques de film : celle que composa Jonny Greenwood de Radiohead pour There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson, ou celle de Thomas Newman pour Les Evadés de Frank Darabont. Parmi ses contemporains, le groupe cite aussi l’influence de The Shoes, Woodkid, Siriusmo et Trentemøller.
Après une centaine de concerts, Griefjoy part s’enfermer dans une cave d’un immeuble de Nice, qu’il a réaménagée en studio. Les quatre musiciens y passent trois mois, nuit et jour, et en ressortent avec une bonne quinzaine de titres, dont les textes ont été confiés à leur complice Sylvain Autran, homme de l’ombre et cinquième membre officieux de la formation.
“Aujourd’hui, on veut agencer un mélange hybride entre de la musique électronique et de la pop, sans que l’électronique ne prenne le dessus.” Ces nouveaux morceaux en poche, Griefjoy part à Paris, où il fait appel au réalisateur Stéphane “Alf” Briat, collaborateur de Phoenix, Etienne de Crécy, Air… De ces étapes est né Touch Ground, un premier ep explosif et sensuel paru en début d’année : accompagné de remixes du titre par The Shoes ou Yuksek, il place les jeunes Niçois en correspondants français de Foals et Metronomy. Prometteur, le maxi sera suivi d’une tournée estivale et d’un premier album le 23 septembre.
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