Le premier album d’un mutant australien aussi flippant qu’attachant.
Non, Alex Cameron n’a aucun lien de parenté avec James Cameron – même si, sur la photo de pochette de Jumping the Shark, sa trombine évoque assez celle d’un Terminator de music-hall joliment cabossé par la vie. L’image persiste à l’écoute de ce très étonnant premier album, petit ovni sonore qui atterrit en Europe deux ans après son apparition en Australie, terre d’origine du gaillard. S’inspirant de sa propre expérience dans l’univers impitoyable du show-business, Alex Cameron donne vie à divers anti-héros ordinaires au fil de huit chansons élégamment chancelantes.
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Veloutée et un rien viciée, sa voix de crooner-storyteller enjôleur – quelque part entre Scott Walker et Alan Vega – se pose en équilibre instable sur une musique oblique en forme de bricolage synthétique, conçue avec son acolyte Roy Molloy. Ensemble, ils nous (dés)orientent tout au long d’un album qui semble jaillir tout droit – ou plutôt tout de travers – du cabaret de la dernière chance (avec David Lynch en guise de taulier). Jalonné de personnages de losers plus ou moins magnifiques, le parcours ne dure qu’une petite demi-heure mais il possède un charme aussi singulier que persistant.
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