Un vieux paysan abkhaze, sa petite-fille, un soldat géorgien : réalisme et sensualité bucolique.
Un vieil homme arrive en barque sur un îlot au milieu d’un fleuve. Il s’agenouille, hume la terre, la goûte. Pendant quelques secondes, on pense à un documentaire. Mais “la mariée est trop belle” (c’est du 35 mm, ultime luxe cinématographique).
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Peu à peu, le vieux édifie une cabane sur l’îlot avec l’aide de sa petite-fille à la grâce balthusienne, puis il plante du maïs. Le tout avec une grande économie de paroles et un filmage fluide. S’ensuit une micro-intrigue un peu bateau sur un soldat blessé. Car ça se passe pendant la guerre entre l’Abkhazie et la Géorgie, qui a déchiré une partie de la région au début des années 90.
La semi-réussite du film repose sur la mise en scène, qui n’en fait jamais trop, joue sur la répétition de séquences identiques et se sert de la durée comme principal matériau, grâce auquel le film acquiert une certaine densité. On ne va pas parler de pureté, mais plutôt d’une décantation du réel, qui rend la fiction proche, familière, voire lumineuse.
Une fable sans fioritures aux résonances bibliques, avec notamment la création d’un monde puis sa perturbation et sa disparition, un peu magiques.
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