Réflexion poétique sur le colonialisme à partir d’un essai de Frantz Fanon.
Le colonialisme n’est pas une machine à penser, n’est pas un corps doué de raison. Il est la violence à l’état de nature et ne peut s’incliner que devant une plus grande violence” (Frantz Fanon, Les Damnés de la terre). Après Black Power Mixtape, Göran Olsson, Suédois spécialiste du peuple noir opprimé, revient avec un documentaire sur la colonisation, sous-tendu par des extraits des Damnés de la terre, essai prophétique, voire messianique, de Frantz Fanon (1925-1961), médecin martiniquais qui appela à une prise de conscience des peuples colonisés, suggérant que leur revanche contre les anciens colonisateurs était inéluctable. Lu par la militante Lauryn Hill, chanteuse des Fugees, ce texte écrit en 1960 a une résonance frappante aujourd’hui, où d’anciens “damnés de la terre” prennent les armes contre ceux qui les avaient dominés (Irak, Afghanistan, Israël).
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Les phrases cinglantes de Fanon s’inscrivent élégamment sur l’écran en surimpression, sur un collage d’archives d’excellents reportages de la télévision suédoise – comme dans Black Power Mixtape – sur des conflits sociaux en Afrique, d’interviews diverses ou bien même de vieux documents candides où des colons blancs se gobergent dans leur suffisance raciste. Beaucoup de séquences également sur les conflits des colonies africaines du Portugal (Angola, Mozambique, Guinée-Bissau), relativement peu médiatisés, mais qui furent proches par leur intensité et leur forme de la guerre du Vietnam.
Ce brûlot poético-politique fait des mots implacables de Fanon le contrepoint éloquent d’un panorama judicieusement agencé des horreurs infligées aux Noirs africains par les Blancs sans scrupules.
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