Le couple maudit Sarkozy et les médias ne sera-t-il bientôt plus qu’un mauvais souvenir ?
Intense, tendue, complice, conflictuelle, partagée entre adoration et rejet, variable dans l’espace journalistique et le temps de l’actualité… la relation qu’aura entretenue Nicolas Sarkozy avec les médias restera l’une des clés d’analyse de sa présidence.
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Par-delà le contenu même de sa politique, ce rapport, oscillant entre connivences et contrariétés, traduit l’un des visages emblématiques d’un président qui s’est d’abord rêvé roi des médias, avant de subir la trahison des clercs-journalistes, ces “nullards” et ces “bandits” qui l’auraient lâché après l’avoir léché.
Comme François Mitterrand critiquant les journalistes après le suicide de son ami Pierre Bérégovoy, Nicolas Sarkozy a voulu apaiser sa conscience malheureuse en dénonçant le système médiatique dont il fut pourtant l’un des hérauts préférés. Car si la ritournelle antimédia est rituelle dans l’histoire du pouvoir aux abois, elle ne manque pas d’ironie de la part d’un homme dont on aurait tort d’oublier qu’il fut l’objet d’une adoration largement partagée. La “sarkophobie” que d’aucuns dénoncent aujourd’hui, en occultant les dérives frontistes de l’UMP, est à la mesure de la « sarko-idolatrie” qui l’a précédée et lui survit encore, du Figaro à Paris Match…
Ce qui risque de disparaître dans le paysage médiatique, avec lui, c’est l’objet d’une fixation maniaco-obsessionnelle qui tenait pour les uns d’un dégoût radical, pour d’autres d’un curieux effet de fascination. Après avoir abusé de ses propres abus – pour le meilleur et le pire du récit journalistique –, les médias devront, comme à la fin des Guignols, retrouver “une activité normale”. Avec Hollande, ils seront servis…
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