Daniel Johnston déboule dans une tenue que l’on pourrait qualifier de sportswear : pull sur T-shirt et bas de jogging, aux pieds, des baskets bien sûr. Son frère Dick, toujours auprès de lui, lui commande aussitôt un Coca que l’artiste siffle en deux minutes en se léchant les babines. Le chanteur et dessinateur américain est […]
Daniel Johnston déboule dans une tenue que l’on pourrait qualifier de sportswear : pull sur T-shirt et bas de jogging, aux pieds, des baskets bien sûr. Son frère Dick, toujours auprès de lui, lui commande aussitôt un Coca que l’artiste siffle en deux minutes en se léchant les babines. Le chanteur et dessinateur américain est à Nantes, au Lieu Unique, pour l’inauguration de son exposition Welcome to My World. Il est prévu qu’il joue ce soir en compagnie de musiciens français, KIM et Sébastien Adam, de The Bewitched Hands (autant vous dire que ces deux-là vivent une journée folle).
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D’emblée, Johnston me demande si je fais partie de son groupe pour le concert, et j’ai le regret de lui annoncer que non. Il me demande où nous nous trouvons exactement, je lui explique que nous sommes à Nantes, en France (il reposera la question au public le soir, afin de pouvoir lancer un “Hi France” couvert d’émotion et d’applaudissements). Vous l’aurez compris, Daniel Johnston est un peu zinzin, et l’interviewer est un mélange d’excitation et de gêne. Il m’explique qu’il prend aujourd’hui plus de plaisir à dessiner qu’à jouer de la musique. Je lui demande s’il a découvert de nouveaux musiciens récemment, il me répond qu’il aime beaucoup les Beatles. “C’est mon groupe préféré en ce moment”, explique-t-il. Barack Obama ? Alors qu’il voyait de loin qui était le président des Etats-Unis lors de notre précédente rencontre, en 2010 à Paris, Daniel Johnston se veut aujourd’hui plus précis :
“Je l’ai récemment vu dans le film Clone Wars, il incarnait l’un des héros. Je l’ai trouvé pas mal dans ce rôle. C’est un homme assez charmant.”
On ne peut pas lui donner tort sur tout. Alors que ses yeux partent souvent dans le vide, ils s’éclairent lorsqu’on évoque sa famille. “Ils me protègent de tout. J’aime être chez moi dans ma chambre à dessiner et savoir qu’ils ne sont pas loin.” Son frère Dick repasse à côté de nous et nous montre la récente application iPad, celle qui accompagne sa nouvelle et première BD Space Ducks. Daniel Johnston la regarde à peine. On observe le tremblement de ses mains et on ne lui demande même pas s’il peut utiliser ce genre d’appareil.
Notre brève interview s’achève, Johnston part visiter son exposition avec le journaliste de France Inter, Matthieu Culleron. Puis, après une petite sieste, c’est sur la scène du Lieu Unique qu’on le retrouve, avec sa team française et toujours dans la même tenue. Le groupe est parfait et le concert est un des meilleurs de Johnston qu’on ait vu depuis des lustres. Des petites larmes coulent dans le public, surtout sur Life in Vain ou True Love Will Find You in the End, qui sont sans doute les plus belles chansons de Johnston à ce jour.
Le concert s’achève sous les hourras, l’émotion est très forte. Puis l’artiste revient avec un cahier sous le bras et ses deux musiciens pour un rappel, il démarre sans eux et chante un petit texte issu de son cahier, a cappella, devant un guitariste et un clavier médusés. Johnston récupère alors son cahier et part en courant, laissant ses deux acolytes plantés comme des sardines sur un terrain de camping. Le public est fou, les deux musiciens quittent la salle, émus, mais franchement amusés. Daniel Johnston est un type vraiment dingo, dans tous les sens du terme.
Welcome to My World jusqu’au 20 mai au <a href="http://www.lelieuunique.com/
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