Quatrième volet de la guerre des robots Transformers par Michael Bay.
Quelles peuvent être les limites de Michael Bay ? Patron
du box-office mondial, chouchou des studios hollywoodiens, seul maître à bord de ses franchises milliardaires, le cinéaste prolifique semble avoir inventé son propre système dans le système, un monde délirant régi par les rêves démiurgiques d’un quinquagénaire qui ne vieillira sûrement jamais.
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Pour preuve, le voilà qui reprend à zéro sa série Transformers, lançant cet été le premier volet d’une nouvelle trilogie fondée sur les mêmes motifs : une guerre entre robots gentils (les Autobots) et méchants (les Decepticons), au milieu de laquelle se débattent quelques humains contraints de jouer les utilités entre deux exploits pyrotechniques (Mark Wahlberg, qui succède à Shia LaBeouf).
Suivant la courbe inflationniste des précédents opus, Michael Bay ne joue que sur un principe de surenchère, une simple démonstration de force pariant sur plus d’explosifs, de robots, d’aliens et de belles carrosseries, toujours filmés selon l’idée publicitaire que le cinéaste se fait du style – soleils couchants et contre-plongées ad libitum. Des repères classiques de “la manière Bay”, mais que l’on retrouve ici sous leurs formes les plus monstrueuses et dégénérées : en 2 heures 45 de scènes de destructions massives entrecoupées de vannes potaches, Transformers 4 accumule – et ainsi annule – les climax sans jamais parvenir à incarner la moindre action, à rendre sensible le moindre enjeu.
S’y révèle surtout l’impuissance du cinéaste à créer du rythme, chacun de ses plans sophistiqués et criblés d’innombrables informations laissant au final l’impression d’une pure gratuité, d’une illusion de mouvement. Il y avait pourtant là, au cœur de cet épuisant fatras métallique, quelques images virtuoses (le combat ample et lyrique d’un robot-dinosaure contre un Autobot), un certain sens de la scénographie qui, pour exister réellement, aurait mérité plus de mesure.
Mais il n’y a rien à faire : au pays du junk-cinéma et des émotions primaires, Michael Bay reste le roi.
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