Deux flics attirés l’un par l’autre. Un Brokeback Mountain teuton.
La découverte par un homme marié de son propre désir homosexuel, par le biais d’une relation imprévue et secrète avec un collègue de travail, rapproche inévitablement Free Fall de Brokeback Moutain, dont il serait une sorte de miniaturisation.
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Le film de Stephan Lacant ne vise pas l’ampleur (récit pépère, mise en scène téléfilm), mais gagne en intérêt en prenant le sujet par le bout du refoulement : pas du tout symétrique, la relation de ces deux policiers est une vraie traque, celle du monsieur Tout le monde bientôt papa par un Apollon qui personnifie son inavouable tentation (il l’initiera aussi à la drogue).
L’acteur Hanno Koffler parvient avec un certain talent à obscurcir la frontière ténue qui sépare la violence du désir et celle de son rejet : les scènes de baisers en tirent une véritable ambiguïté, où l’on ne sait plus qui assaille, qui consent.
Drame homo attifé en polar, Free Fall serait donc un peu limite (est ce si insupportable d’être gay ?) si sa véritable idée n’était pas finalement, en contaminant ainsi la peur et la honte jusqu’à ses scènes de sexe, de nous dire qu’homosexuel ou non, dans un climat de prédation sociale aussi terrifiant (n’oublions pas que les personnages sont policiers), on est surtout condamné à être seul.
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