Affligeant de bêtise et fangeux dans ce qu’il semble défendre, un deuxième volume tout aussi dispensable que le premier.
Le deuxième volet de Nymphomaniac (titre risible) n’est pas à proprement parler un film de fiction ou un documentaire, mais une violente diatribe propagandiste contre l’humanité, l’humanisme, toutes ces saloperies dégueulasses.
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Dans ce N(2), Lars von Trier fait dire à son personnage principal (Charlotte Gainsbourg) que le mot “hypocrisie est celui qui résume le mieux le genre humain”, que “nous sommes tous nés pour tuer”, etc., etc. A la toute fin, le scénario lui rend raison dans une scène assez abjecte. Pourquoi pas, même si l’on peut rester perplexe devant ce message délicat qui donne envie de se jeter dans la Seine ou de trucider tout le monde.
Formellement, le filmage est à l’unisson. Le système de chapitrage s’avère scolaire et lourdingue, et l’humour que Trier tente d’y insuffler ne fait que mettre en valeur cette lourdeur. Tout est filmé caméra à l’épaule n’importe comment, les acteurs sont moches, Gainsbourg la première. Et puis advient la scène de triolisme avec deux Noirs dont on ne connaissait pour le moment qu’une photo plutôt érotique.
En réalité, c’est une scène de (“grosseu”) comédie où deux frères, bites bandantes, s’engueulent dans leur langue africaine pour savoir comment ils vont se “partager” la pauvre Charlotte, qui devant tant de parlote préfère s’esquiver… Humour raciste (les Noirs, ces grands enfants libidineux et incestueux qui passent leur temps à palabrer) qui laisse pantois.
Les scènes de masochisme sont un peu plus tenues (c’est le terme), mais on y voit exclusivement des femmes se faire gifler ou fouetter avec leur consentement par un beau jeune blond qui se la joue. Et puis on a encore droit à ces petites leçons d’histoire – sans doute recopiées sur Wikipédia – censées intellectualiser le récit. Sur quel sujet ? La différence entre l’Occident chrétien et l’Orient chrétien.
Trier tente à cette occasion de nous faire croire que le christianisme est plus rigolo à l’Est qu’à l’Ouest – les Pussy Riot, par exemple, apprécieront. Après les petits cours d’ésotérisme et d’harmonie musicale pour les nuls de la première partie, on se demande vraiment où veut nous entraîner von Trier, sinon vers un Moyen Age intellectuel, barbare et nauséeux… Est-il plus bête que méchant ?
On nous annonce que la version longue du diptyque (1 heure 30 de plus) sera projetée au festival de Berlin. On se réjouit de n’avoir dû à souffrir que la vision de cette version courte (4 heures 10) en se rappelant le mot de Sacha Guitry à la sortie d’une représentation du Soulier de satin de Paul Claudel (par ailleurs un chef-d’œuvre, lui) : “Heureusement qu’il n’y avait pas la paire.”
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