Une anecdotique comédie d’action sur des boxeurs retraités sauvée par la grâce de Stallone.
Le récent retour de Sylvester Stallone en deux films d’action dépressifs (Rocky Balboa et John Rambo) avait ceci de beau qu’il ne niait jamais le temps passé loin des écrans, ce temps de l’expérience et du déclin physique qu’accusaient tous ses personnages de vieux loups solitaires, auxquels le cinéaste offrait un dernier round et l’occasion de revisiter quelques lieux du passé.
Mais Stallone a ses démons, qui sont aussi ceux de Rocky Balboa, et il lui a fallu ensuite gâcher ce retour par vanité, apparaissant dans des séries B désincarnées : Expendables 2 – Unité spéciale, Du plomb dans la tête, Evasion, et désormais ce Match retour, une banale comédie d’action dont la seule originalité revient à opposer pour la première fois sur un ring Stallone et Robert De Niro.
Les deux légendes incarnent ici des anciens champions de boxe devenus retraités gâteux, frères ennemis dans les années 70 et contraints de reprendre du service pour un match de gala. Un film de bilan, donc, qui se désintéresse très vite de l’action au profit de vagues considérations existentielles, surtout prétextes à une enfilade mécanique de gags potaches sur le motif des “vieux font de la résistance”.
Dans ce duel oratoire assez peu inspiré, mis en scène sans vibration, c’est bien sûr Stallone qui se distingue, éclipsant les cabotinages de De Niro et jouant presque contre le film, contre son rire cynique. Le visage tuméfié, presque sans contours, les yeux tristes et la voix toujours plus caverneuse, le vieux héros déploie un rythme plus introspectif et mélancolique en creux de cette mauvaise blague opportuniste.