Amitiés viriles et vertige moral dans un pesant vigilante movie.
Ballades country, décors ravagés d’une americana en crise et obsession pour les personnages de mâles antihéroïques : Scott Cooper s’est trouvé un style, une mythologie à explorer.
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Mais entre son premier film, Crazy Heart, un portrait de vieux loup chanteur (Jeff Bridges) dont on avait vanté les charmes délicats, et ces Brasiers de la colère, le jeune cinéaste a visiblement revu ses ambitions et se rêve désormais en grand tragédien lyrique.
Dans cette histoire de fratrie traumatisée par la guerre en Irak (Christian Bale et Casey Affleck, respectivement amorphe et hystérique), il sacrifie vite ses premières velléités documentaires (une sorte d’instantané white trash) au profit d’un banal récit de vengeance, charriant l’immuable problématique du genre : que choisir entre la justice légale et l’autodéfense ?
A cette question, qui n’en finit plus d’obséder le cinéma américain, Scott Cooper préfère ne surtout pas répondre, entretenant une fausse confusion morale qui lui permet d’exploiter les conventions du vigilante movie jusqu’à
un finale ultracomplaisant.
Faut-il préciser que la pauvre Zoe Saldana, seul personnage féminin en marge de ce pénible cirque viril, n’est pas vraiment favorisée par le scénario ?
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