De Star Trek à la réalité de la politique US, Obama se forge une image de pop président en campagne. De quoi titiller la puce d’émotivité de la nerdosphère mondiale.
1. Nerd credibility
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Outre le Bureau ovale et la présence de Barack Obama, rien n’indique ici une potentielle scène historique. Le président des Etats-Unis est pourtant en train de passer un pacte inviolable avec les nerds de tous les pays. Car la dame à sa droite n’est autre que Nichelle Nichols aka Uhura dans la saga Star Trek. Tous deux, dans un même mouvement d’allégresse, posent en faisant le fameux salut vulcain. Au contraire de François Fillon qui, en 2009, déclarait : “Je suis un vrai geek” (au motif qu’il possédait un Nokia, un Mac et un iPhone), Baracko possède une solide culture en la matière, qui englobe un univers fait de comics, romans, films et séries. En 2009, Barack Obama s’était même fait adouber en tant que “First Nerd President” par John Hodgman, icône underground du genre (auteur, acteur et monsieur PC des pubs Apple). Ce dernier s’était alors félicité qu’après ce benêt de George W. Bush, un vrai nerd capable de défendre la science et le progrès, de “questionner la réalité”, “d’appréhender la complexité des choses tout en gardant une certaine objectivité” et une certaine modestie soit élu à la tête du pays. w00t.
2. Run DC
Il y a quelques semaines, nous découvrions éberlués une vidéo de Barack Obama se mettant à chanter parfaitement du Al Green (le fameux “I’m… so in love with you” de Let’s Stay Together) en plein discours.
http://www.youtube.com/watch?v=Nb0r4auE7eU
Love and Happiness, titre d’un autre morceau du révérend aurait alors pu décrire les sentiments que nous éprouvions à la vue de cet épisode, véritable pompon d’un mandat à la coule au cours duquel Obama semble n’avoir même pas eu à se forcer pour se montrer sous son meilleur angle, en homme intelligent, cultivé, ouvert et surtout hyper sympa. Brandir un sabre laser dans les jardins de la Maison Blanche, participer au Colbert Report en faisant des blagues sur ses énormes oreilles, attraper une mouche du premier coup pendant une interview, faire des discours dignes du Saturday Night Live en se foutant de la gueule de ses adversaires tout en semblant rester authentique : voilà l’une des plus grandes réussites du mandat d’Obama et de son équipe de communicants.
3. Le côté obscur de la force
Toutefois, sur la photo, force est de constater l’absence de dossiers sur le beau bureau de Baracko. Une question vient alors à l’esprit : le fait que tout le monde trouve Barack Obama si cool n’empêche-t-il pas de juger raisonnablement son mandat ? Aux Etats-Unis, beaucoup de ceux qui avaient voté pour lui ont quelques griefs : son manque de progressisme, le fait de ne pas avoir fermé Guantánamo malgré sa promesse, de ne pas être revenu sur le Patriot Act et de s’être entouré de “suppôts de Wall Street”. Autre reproche qui risque de prendre de l’importance avec la campagne : son impuissance face à la dérégulation du financement des campagnes électorales, justement. En effet, depuis janvier 2010, les citoyens américains peuvent les financer sans limitation. Obama, qui dénonçait jadis une “victoire majeure pour les multinationales du pétrole, les banques de Wall Street (…) et les puissants intérêts qui mobilisent leur pouvoir tous les jours à Washington pour étouffer la voix des Américains ordinaires”, a finalement accepté ce mode de fonctionnement face à des opposants républicains réunissant de plus en plus de fonds. On est ici bien loin de la Fédération des planètes unies de Star Trek, société utopique fondée sur une économie de l’abondance où le travail et le commerce ne sont pas nécessaires et où l’argent n’existe plus.
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