Une jeune femme entreprend de rejoindre la Russie à pied. Un survival movie abstrait et un peu trop modeste, inspiré d’un fait divers vieux d’un siècle.
L’histoire est véritable et absolument invraisemblable. En 1927, Lillian Alling quitte New York pour retrouver sa Russie natale… à pied.
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Direction l’Alaska et le détroit de Béring. Le film d’Andreas Horvath n’est ni un biopic ni une enquête “sur les traces de…”, mais une expérimentation contemporaine de ce périple entrepris par une novice aux yeux translucides (Patrycja Planik).
Pourchassé par les ombres de Gerry de Gus Van Sant et d’Essential Killing de Jerzy Skolimowski, Lillian suit, lui aussi, la voie d’une croyance bien particulière : ne jamais trop savoir (qui est-elle ?) pour mieux éprouver l’expérience.
Tout au long de sa marche, ce survival movie abstrait et rugueux se pare d’une densité plastique (un dédale de paysages aux formes et couleurs changeantes), théorique (la réalité plus folle que la fiction) et politique (traverser un territoire pour joindre deux terres irréconciliables) solide.
Le geste est passionnant mais manque d’envergure et reste comme suspendu à la cabine de pilotage d’un appareillage formel sans faille.
Au pied de l’édifice, la virée épique et le trip hallucinatoire se font attendre à mesure que le trouble généré par le corps mutique de l’actrice se dissipe et que le film se referme sur lui, comme un piège.
Lillian d’Andreas Horvath, avec Patrycja Planik (Aut., 2019, 2h08)
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