Comment noyer le pois(s)on de la culpabilité avec un laxisme faussement magnanime
Si Matthias Glasner, spécialiste des sujets de société un peu scabreux et des films à thèse alambiqués, ne s’amusait pas à décliner la même idée à travers trois personnes d’une même famille, son film ne semblerait pas aussi lourdement insistant. En effet, dans cette histoire, le père, la mère, et le fils sont responsables d’actes plus ou moins graves. La mère est la plus chargée puisqu’elle a tué accidentellement une adolescente sur la route. Mais s’il en fait des tonnes avec son débat moral, Glasner n’en est pas moins un cinéaste plutôt habile, qui filme ces élucubrations avec une sorte de grâce, justement, dans le frimas norvégien où cette famille allemande a élu domicile.
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C’est relativement beau, à condition de faire abstraction de ce fatras invraisemblable, dont l’enjeu majeur n’est pas la grâce mais le pardon – que le cinéaste semble considérer comme une sorte d’idée révolutionnaire. Bref, film à thèse bien emballé, mais fondé sur un postulat un peu vain.
Vincent Ostria
Avec Jürgen Vogel (All./Nor., 2 h 12, 2012)
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