Après la décision rendue par le Conseil d’Etat le 23 décembre, confirmant le choix du gouvernement de fermer les salles de spectacle et de cinéma, le Premier ministre s’est fendu d’une missive dans laquelle il dit ne pas pouvoir se prononcer sur leur date de réouverture.
Depuis le black-out d’Emmanuel Macron sur la culture lors de son allocution du 28 octobre, le gouvernement a retenu la leçon, et ne manque pas une occasion d’en dire un mot. Ce 23 décembre, après la décision rendue par le Conseil d’Etat confirmant celle de l’exécutif de fermer les salles de cinéma et de spectacle jusqu’au moins la clause de revoyure du 7 janvier, le Premier ministre Jean Castex s’est ainsi fendu d’une lettre à l’adresse de “ceux qui font vivre la Culture en France” (avec la majuscule).
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Au lendemain de mes échanges avec les représentants du cinéma et du spectacle vivant et alors que le Conseil d’État a confirmé les décisions difficiles prises par le Gouvernement, j’ai écrit à ceux qui font vivre la Culture en France.
L'État a été, est et sera au rendez-vous. pic.twitter.com/bcVx3bL2sC— Jean Castex (@JeanCASTEX) December 23, 2020
Il souhaite par cette missive exposer les motifs qui l’ont conduit à prendre cette décision “difficile”. “Alors que la culture incarne le vivre-ensemble, le partage, l’ouverture à l’autre, le virus nous a obligés à nous confiner, à nous isoler, à limiter au maximum tout contact humain. Les secteurs culturels en ont été profondément ébranlés”, écrit-il. Il souligne cependant que l’Etat a fait preuve d’un “engagement unique au monde” en aidant le secteur culturel de 7,1 milliards d’euros depuis mars 2020.
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Le manque de visibilité perdure
Surtout, Jean Castex revient sur la pomme de discorde principale : la date de réouverture potentielle des salles, qui avait été à la base fixée au 15 décembre, sous condition que le taux de contamination ait suffisamment baissé. De nombreux acteurs de la culture se sont basés sur cette date pour travailler d’arrache-pied à la réouverture, en vain, puisque la date a été repoussée. “La mise en œuvre d’un tel assouplissement était clairement conditionnée à la poursuite de l’évolution favorable de la situation sanitaire”, note le Premier ministre.
Or à la mi-décembre, les chiffres repartant à la hausse, les salles sont restées fermées. “Comment justifier de rouvrir de nouvelles catégories d’établissements au moment même où l’évolution de la situation sanitaire s’inversait et s’éloignait des seuils fixés ?”, lance-t-il. Quant à prévoir la date effective de réouverture des salles, le gouvernement ne s’y risque pas : “Il sera dans les prochaines semaines difficile de vous donner satisfaction sur ce point.” D’ici là, le gouvernement s’engage à soutenir économiquement le secteur de la culture, et à travailler à une réouverture gradée dès que les conditions sanitaires le permettront. Prochaine échéance : le 7 janvier.
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