Invitée dans la matinale de ce jeudi 17 décembre, la ministre de la Culture a indiqué travailler avec les acteur·ices de l’industrie culturelle pour trouver des solutions pérennes face à la crise sanitaire. Et annonce une prochaine obligation pour les plateformes de streaming de participation à la création cinématographique et audiovisuelle française.
En réponse à la gronde et au désarroi du secteur culturel, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot était l’invitée du Grand entretien de France Inter ce jeudi 17 décembre au matin. « C’est une situation tragique », a-t-elle d’abord reconnu. Condition première à la réouverture des salles, le palier des 5 000 contaminations n’a malheureusement pas été atteint. « Ça a été un crève-cœur épouvantable de prendre cette décision. » La ministre indique travailler avec des représentant·es du secteur « pour bâtir les réponses. » Et d’ajouter : « Je veux que les artistes sachent qu’on est entièrement à leurs côtés, qu’on les comprend, que cette souffrance on la partage. »
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Devant l’incompréhension face à la réouverture des lieux de culte, la ministre abonde : « C’est le Conseil d’Etat qui a jugé que la liberté de culte était un droit constitutionnel, empêchant ainsi les mesures sanitaires. » Il s’agissait avant tout d’éviter « les mouvements de population » affirme-t-elle : « Il ne s’agit pas de culpabiliser les gens de la culture ! Ils ont observé les règles des protocoles sanitaires, nous ne les accusons pas. Nous expliquons simplement que les lieux de culture, c’est 40 000 personnes dans les rues de Paris. On tente de juguler le plus possible ces déplacements. » A propos du terme de « non-essentiels » décriés par beaucoup, la ministre justifie : « c’est une décision administrative. Ça ne reflète évidemment pas ce qu’on pense. »
.@R_Bachelot : "Il ne s'agit pas d'accuser le monde de la Culture, mais de tenter de le juguler le plus possible " #le79Inter pic.twitter.com/OL5c3003AY
— France Inter (@franceinter) December 17, 2020
Des négociations avec les plateformes
Enfin, seule vraie annonce, pour venir en aide à l’économie du cinéma, « les plateformes vont être obligées de participer à la création cinématographique et audiovisuelle française », affirme la ministre. Le montant s’élèvera de « 20 à 25% du chiffre d’affaires, selon leur entrée dans la chronologie des médias. » Pour Netflix cela reviendra à « entre 150 et 200 millions d’euros tous les ans. »
.@R_Bachelot : "Nous allons obliger les #plateformes à financer la #création française. @netflix va payer entre 150 et 200 millions d'euros tous les ans" #le79Inter pic.twitter.com/zeutzpgGwN
— France Inter (@franceinter) December 17, 2020
Ils et elles étaient plusieurs milliers rassemblés ce mardi 15 décembre place de la Bastille pour dénoncer le « mépris » du gouvernement qui a repoussé de trois semaines la réouverture des salles de cinéma et de spectacles. Mépris à l’égard d’une industrie représentant 100 000 milliards d’euros en France, 2,3% du PIB (en 2017) et emploie 2,5% de la population active, mais qui est pourtant l’une des plus touchées par les mesures sanitaires (un chiffre d’affaires moindre de 25% est prévu pour 2020). Tou·tes attendent désormais la date fatidique du 7 janvier pour la réouverture des salles, et espèrent des solutions pérennes.
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