Réédition d’une BD post-apocalyptique signée Richard Corben & Jan Strnad, maîtres du genre.
Depuis qu’il a été grand prix au Festival d’Angoulême en 2018, l’Américain Richard Corben semble bénéficier d’une seconde reconnaissance. Ce n’est finalement que justice car, si son parcours reste lié aux publications underground des années 1970 et, en France, à la revue Métal hurlant, sa technique graphique, alliant rigueur anatomique et invention chromatique, n’a pas encore d’équivalent.
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Quant à ses histoires, nées il y a des décennies pour les plus frappantes, elles ont conservé leur force et leur morale crue. Coécrit avec Jan Strnad et réédité en version restaurée, Monde mutant, initié avant le premier Mad Max, a tout de la fable post-apocalyptique tragicomique. Dimentio, antihéros au cœur simple et au profil simiesque, voit les autres profiter de sa naïveté et la malchance le suivre de près.
Pourtant, dans cet univers violent et décharné où la nécessité de survivre pousse aux pires méfaits, un dernier espoir en la nature humaine, incarné notamment par sa fille Dimentia dans la deuxième partie du livre, semble pouvoir être préservé. En tout cas, ce spectacle mêlant coups de théâtre sauvages et humour cruel, s’avère étourdissant.
Monde mutant – Intégrale Delirium, 152 p., 25 €, traduction Alex Nikolavitch
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