Ou comment célébrer le meilleur d’une année culturelle sinistrée qui fut pourtant vivace et imaginative…
Ce numéro best of 2020, nous l’avons construit avec l’idée qu’il marquerait une double célébration. Celle, de façon usuelle, des œuvres qui nous ont porté·es durant cette année plus que particulière. Mais aussi l’événement qui devait se produire le jour même de la sortie de ce numéro : la réouverture promise des salles de cinéma, de théâtre et des musées. C’est donc un œil dans le rétro, mais tout à la joie d’une reprise à venir, que nous avons échafaudé les pages suivantes.
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Mais dans la dernière ligne droite du bouclage, la nouvelle abrupte est tombée : pas de réouverture pour les établissements culturels. De grandes migrations de Noël seront autorisées dans les prochaines semaines dans des trains bondés (puisque aucun moyen n’est dégagé pour que les mesures sanitaires soient respectées dans les transports).
En revanche, des lieux où aucun cluster n’a jamais été relevé, où toutes les consignes de sécurité sont respectées avec la plus grande rigueur resteront fermés au minimum trois semaines supplémentaires.
En dépit des contorsions, prétéritions, dénégations de Jean Castex exprimant à quel point une telle décision avait été une douleur pour ceux et celles qui la prenaient, difficile de ne pas voir dans cette priorisation des différents secteurs une vraie incurie pour les métiers de la création. Lesquels s’organisent et ne manqueront pas dans les jours prochains de faire entendre à la fois leur incompréhension et leur colère (auxquelles nous nous associons), tout en imaginant des moyens d’action.
On trouvera dans ce numéro la recension d’œuvres qui, pour nous et pour vous ont été absolument essentielles, nous ont vraiment aidé·es à traverser les diverses épreuves collectives de l’année écoulée, ont su apporter du sens, de la joie, de la réflexion à nos existences. On trouvera aussi la parole de ceux et celles qui ont conçu ces œuvres et nous racontent la façon dont il·elles ont traversé cette année.
Ici avec Emmanuel Carrère, Benjamin Biolay ou Lous And The Yakuza, mais aussi ailleurs, à New York avec Albert Hammond Jr. des Strokes. Ou encore en Allemagne aux côtés d’Asli Erdogan, dont le texte poignant raconte comment l’écrivaine turque en exil a vu les autorités de son pays bafouer toutes les règles du droit pour recommencer son procès.
De cette année qui a souvent flirté avec le pire, ce numéro a essayé de fixer le meilleur, fait de rencontres, de paroles échangées, de réflexions partagées et d’objets d’amour.
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