Jolie découverte, cette première création du studio américain Fun Bits séduit par son univers cruel et burlesque et sa finesse de conception.
Dans l’abondante ludothèque de lancement de la PS Vita, on a bien failli rater le discret Escape Plan, disponible uniquement en téléchargement. Ç’aurait été dommage car cette première création du studio américain Fun Bits est l’une des plus séduisantes du lot. C’est d’abord plastiquement qu’elle se distingue, par son noir et blanc et ses figures stylisées.
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On pense à Limbo, mais alors que ce dernier puisait son inspiration dans le cinéma expressionniste, Escape Plan se choisit un autre modèle : le slapstick de Keaton ou Chaplin. Si chaque niveau s’apparente à une énigme architecturale qu’il nous faut résoudre – afin de conduire un ou deux personnages vers la sortie en évitant les pièges –, c’est aussi un petit théâtre burlesque volontiers cruel. Le joueur est l’accompagnateur de ces bonshommes persévérants bien que sans voix ni raison, leur protecteur mais aussi, et pas toujours involontairement, leur tortionnaire.
Au fil des tentatives, il apprend par l’échec, peaufine son plan, élabore la stratégie la plus économe en gestes et en temps pour les mener à bon port. Escape Plan a aussi pour lui d’avoir été finement pensé pour la console qui l’accueille. Quoi de plus adapté au jeu nomade qu’une collection de brefs niveaux autonomes ? Mais son gameplay tire surtout partie de la caractéristique la plus originale de la Vita : sa double interface tactile avec, en plus de l’écran, un pavé équipé de capteurs à l’arrière dont on perçoit enfin l’intérêt en aménageant l’espace du doigt pour y faire circuler nos héros.
On ne sait pas toujours bien comment tenir la bête, mais qu’importe ? Nouvelle machine, jeu audacieux : le temps est aux plaisirs de la découverte.
Escape Plan sur PS Vita (Fun Bits/Sony), 12,99 € en téléchargement
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