Nommé aux Grammys dans la catégorie “meilleur album rock”, The New Abnormal, sixième album des Strokes au titre prophétique, l’est déjà pour nous. Après une rencontre épique en février dans les coulisses d’un Olympia bouillant, le guitariste Albert Hammond Jr. revient sur une année placée sous le signe de la camaraderie.
2020
Il me semble évident que 2020 a été une année étrange pour tout le monde. De mon point de vue en tout cas, ça a été une expérience étrange de sortir un nouveau disque dans ce contexte. Et je dois dire que je suis encore enferré dans un processus de compréhension de ce qui est en train de se passer (il rigole).
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“The New Abnormal”
Quand Julian (Casablancas) a évoqué pour la première fois ce titre, il ne pensait pas du tout à ce contexte. Comment aurait-il pu le prévoir ? Mais c’est intéressant de voir comment ça a résonné ensuite.
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Les copains
On a toujours été proches, on a grandi ensemble. On est une famille et comme toutes les familles, on peut survivre à tout, même s’il y a des hauts et des bas. Mais oui, il y a des moments où tu réalises à quel point il est agréable d’avoir ces personnes autour de toi. Chaque membre des Strokes est incroyable, c’est même parfois intimidant quand on traîne ensemble, tous les cinq. C’est vrai que cette année, ça a été très spécial, très fort. Et ça laisse entrevoir des trucs vraiment excitants pour l’avenir.
Olympia
Ça ne devait être que le début, les premiers concerts où l’on jouait le nouvel album en live. C’était excitant de faire entendre ces nouvelles chansons à des gens qui ne les connaissaient pas encore ; c’était vraiment fun d’y assister depuis la scène et de voir le public en profiter. Dans des salles comme l’Olympia à Paris, tu ne peux que bien sonner, tu n’as besoin de rien d’autre, à part être avec les gars et crier “Nous voilà !”
“Saturday Night Live”
On a joué au Saturday Night Live pour Halloween. Il faut comprendre qu’on avait passé beaucoup de temps à la maison au cours de la période qui a précédé ce soir-là, sans pouvoir vivre l’énergie d’un bon concert. Donc jouer au Saturday Night Live a été l’un des trucs le plus intenses et euphorisants, à ce moment-là. Ça a été l’un de souvenirs les plus marquants et l’une de nos meilleures performances à la télévision avec le groupe, même si je me rappelle qu’on a dû répéter dans un petit studio avant.
“Les gens qui nous aiment et qui nous suivent mettent un peu de ce qu’ils sont dans ce que l’on fait depuis le début”
C’était fun de retrouver tous les autres. C’était la quatrième fois qu’on allait sur ce plateau, on connaît beaucoup de monde là-bas. Même si on vit une drôle d’époque, on s’est senti en sécurité, entourés de ces gens… C’était très spécial, être avec le groupe, tout ça… Désolé de mettre autant d’émotions là-dedans, je ne parle pas de cela tous les jours. C’est difficile à décrire. La seule chose à retenir, c’est que c’était merveilleux !
Les fans
Les gens qui nous aiment et qui nous suivent quoiqu’il arrive mettent un peu de ce qu’ils sont dans ce que l’on fait depuis le début. Et quand on n’est pas là où l’on est attendu, c’est un peu traumatisant parce que tu les forces à te suivre. J’aime ce disque, pour le temps qu’on a passé dessus en studio, à faire ce que l’on aime.
C’est toujours difficile de savoir ce que tu as entre les mains une fois que c’est terminé. Je sais juste qu’on est fier de ce que l’on a fait, en tant que groupe d’adultes : quelque chose qui nous excitait, qu’on avait envie de jouer en live et qui nous a donné envie de faire encore plus de musique. Au bout du compte, c’est un sentiment que les gens aiment et peuvent ressentir.
Chanson préférée
C’est toujours bien quand, sur un disque, tu ne préfères jamais la même chanson. Ça dépend vraiment de ton humeur. Parfois, celle qui est ta préférée à un certain moment de la nuit ne sera pas la même que celle que tu préféreras écouter à midi parce que tu ne seras pas, mentalement, dans les mêmes conditions. Pour moi, c’est ce qui fait un bon album, quand il peut traverser plusieurs émotions.
Grammy Awards
Je n’arrive pas à y croire. C’est un truc auquel nous ne nous sommes jamais préparés. C’est une sensation très cool d’être nommés, particulièrement pour ce disque. C’est notre manager qui nous a annoncé la nouvelle : “Oh, au fait, vous êtes nommés, les gars.” J’ai fait “Quoi ?!” (il rigole). On est arrivés à un moment de notre carrière où on ne pense même plus à ça, on n’est pas un groupe à Grammy. C’est une sensation plutôt agréable.
“The Adults Are Talking”
Le scénario du clip était en boîte bien avant les Grammys, l’idée de mettre en scène la célébration d’une victoire au baseball après un home run était dans l’air. Cette vidéo m’a emmené dans un trip très fun, on ne savait pas si ça allait marcher, et finalement on a pu la faire.
Travailler avec Roman (Coppola, réalisateur du clip – ndlr) était très enthousiasmant. Il savait à quel point on avait envie de ce clip. C’est une idée qu’on avait depuis un bail, je me revois en train d’en parler avec Julian quand on travaillait sur des démos dans notre ancien appart, il y a des années. L’e-sport, les robots… Et en plus, cette vidéo montre un autre aspect du morceau, c’est si cool !
The New Abnormal (RCA/Sony Music), dernier album
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