Jeudi 10 décembre, Jean Castex annonçait le report de la réouverture des salles jusqu’au 7 janvier minimum. La Société des réalisateurs de films (SRF) dénonce « le mépris » du gouvernement dans une lettre ouverte.
Après une annonce gouvernementale de dernière minute, les professionnel·les du secteur culturel ont été pris au dépourvu face à un nouveau report de la réouverture des salles. En effet, depuis un mois, tous s’organisaient pour établir un calendrier des sorties et lancer les campagnes de promotion des films dans la foulée. Toutes les opérations ont été coupées net dans leur élan hier, après la conférence de presse du premier ministre.
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La Société des réalisateurs de films (SRF) a décidé d’adresser une lettre ouverte au gouvernement, intitulée sobrement « Le Mépris ». Plusieurs questions mettent d’emblée l’exécutif face à la situation critique du secteur : « Sur quels critères vous basez-vous pour fragiliser, voire endommager durablement toute une économie, tout un corps de métier ? Sur quels critères vous basez-vous pour considérer nos salles de cinéma, de théâtre, comme plus dangereuses qu’une assemblée dans une église ? Sur quels critères vous basez-vous pour considérer qu’il est acceptable de visiter une galerie d’art, mais qu’un centre d’art ou un musée est un endroit dangereux ?«
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« Si on nous met à mort, nous voulons connaître l’accusation«
Face aux transports en commun et aux centres commerciaux bondés, la SRF rappelle à quel point les salles de cinéma constituent des lieux sûrs du point de vue des conditions sanitaires. La décision du gouvernement paraît alors inconsciente pour toute la profession, au vu des dommages durables qu’elle va engendrer.
« Pour tous les films qui ne sortent pas aujourd’hui, ce sont des distributeurs et des producteurs qui ne pourront pas s’engager sur de nouveaux projets, ce sont des films qui ne pourront pas exister dans le futur, et autant d’emplois qui seront fragilisés pendant des années. » s’insurge la SRF, « C’est toute la chaîne qui souffre, toute une industrie bloquée, sans compter un appauvrissement grandissant de la culture, qui n’offre d’autre choix que les plateformes de vidéo à la demande.«
« Nous ne prétendons pas être essentiels mais nous prétendons à la justice envers notre écosystème, soit près d’un million de personnes pour le secteur de la culture. Si on nous met à mort, nous voulons connaître l’accusation. Nous voulons pouvoir nous défendre face à autre chose que le vide et l’absurdité de ce qui nous est infligé » a-t-elle conclu.
L’intégralité de la lettre de la SRF est à retrouver ici.
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