Après l’exécution d’un contrat (le meurtre d’un patron de boîte de nuit), Jeff Costello, un tueur solitaire, est dévisagé par une jeune chanteuse. Cette dernière l’innocente formellement lors de l’identification des suspects. Le Samouraï marque une étape décisive dans la carrière de Jean-Pierre Melville. Le cinéaste avait déjà abordé à plusieurs reprises le polar, genre […]
Après l’exécution d’un contrat (le meurtre d’un patron de boîte de nuit), Jeff Costello, un tueur solitaire, est dévisagé par une jeune chanteuse. Cette dernière l’innocente formellement lors de l’identification des suspects.
Le Samouraï marque une étape décisive dans la carrière de Jean-Pierre Melville. Le cinéaste avait déjà abordé à plusieurs reprises le polar, genre propice à l’exaltation de son amour pour le cinéma américain, l’univers viril du Milieu et ses codes d’honneur. Bob le flambeur (1955) avait encore un pied dans le documentaire (la description de Pigalle), tandis que Le Deuxième Souffle (1966) prenait ses distances avec le réalisme pour se concentrer sur le comportement d’individus en marge de la morale traditionnelle et de la vie quotidienne. La rencontre entre Jean-Pierre Melville et Alain Delon, samouraï idéal, donne naissance à une œuvre désincarnée, une épure de film noir tentée par l’abstraction. Le minimalisme de l’action s’accompagne d’une stylisation extrême des costumes (l’imperméable et le chapeau de Delon) et surtout des décors (la froideur onirique du commissariat et du night-club). Les deux films suivants de Melville avec Delon, Le Cercle rouge et Un flic, poursuivront cette conception fantasmatique du cinéma et des stars masculines. Car Le Samouraï est avant tout un écrin pour l’icône Delon, silhouette frigide et opaque, obsédée par la Mort, qu’elle finira par croiser sous les traits d’une beauté noire et androgyne.
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