Figure de la nouvelle génération de poètes anglophones et porte-parole de la communauté LGBTQ+, le jeune auteur américano-vietnamien puise dans les traumas intimes et collectifs de son histoire pour livrer Un bref instant de splendeur, un premier roman bouleversant.
Né à Saïgon en 1988, arrivé aux Etats-Unis à l’âge de 2 ans, Ocean Vuong est le produit d’une guerre oubliée. Il est le petit-fils d’un soldat américain et d’une fermière vietnamienne, le fils d’une métisse contrainte à l’exil. Dans le Connecticut où il grandit entre sa grand-mère schizophrène et sa mère battue donc brutale, il est un garçon chétif à la peau trop claire pour être vietnamien, pas assez pour être américain.
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Seul de son foyer à parler l’anglais, c’est à la lecture de Rimbaud qu’il trouve la grâce, nous confie-t-il : “Soudain, il me semblait possible que quelqu’un comme moi – jeune, pauvre, queer, bizarre – puisse être écrivain.”
Aujourd’hui poète primé, c’est dans ce passé de traumas et de passions, de batailles et de déracinements que Vuong est allé chercher son premier roman, bouleversant. “Le vietnamien est la langue dans laquelle je ris et je pleure, l’anglais, celle que j’utilise pour comprendre ces larmes et ces rires.” Sous la forme d’une longue lettre adressée à sa mère, il raconte l’amour et les déchirures, les addictions et la naissance du désir. Dans une langue à la beauté stupéfiante, il s’emploie à magnifier cet héritage meurtri et à tisser des liens entre les fantômes, les vivants et les mots.
Un bref instant de splendeur (Gallimard), traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Marguerite Capelle, 304 p., 22 €, en librairie le 7 janvier
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