Avec plus de cinquante rôles à son actif, l’acteur britannique populaire Albert Finney s’est éteint à 82 ans. Cet acteur shakespearien a débuté avec le Free cinéma, et tourné avec Sidney Lumet, Stanley Donen, John Huston, Ridley Scott, Steven Soderbergh…
Le cinéma britannique vient de perdre l’un de ses acteurs les plus emblématiques. Albert Finney, interprète dont la carrière, sur près de soixante-dix ans, recouvre plus d’une soixantaine de rôles sur les écrans de cinéma et de télévision, est décédé ce vendredi 8 février à l’âge de 82 ans. Son impressionnante filmographie montre sa capacité à traverser les épques, tournant aussi bien en Angleterre (notamment pour le « Free Cinema ») qu’aux Etats-Unis, avec des acteurs et des réalisateurs de renom international.
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Albert Finney a d’abord une gueule. Celle d’un cockney bagarreur et trapu au nez un peu abîmé qui ne l’empêche pas de devenir l’un des acteurs shakespeariens les plus célèbres du théâtre d’outre-Manche.
Une nomination précoce aux oscars
Dès le début de sa carrière au cinéma, Albert Finney se fait connaître dans Samedi soir et dimanche matin (1960) de Karel Reisz, l’un des représentants du « Free Cinema », période d’émancipation des codes figés du cinéma britannique très influencé par la télévision. Pour son rôle, Finney est sacré meilleur acteur de l’année en Grande-Bretagne.
Après ce succès précoce, il est approché pour jouer le premier rôle de Lawrence d’Arabie, mais finit par le refuser. En 1962, il décroche à 27 ans sa première nomination aux Oscars pour Tom Jones de Tony Richardson.
Il participe au renouveau du cinéma britannique en fondant Memorial Enterprises, une compagnie qui produit notamment le If… de Lindsay Anderson avec Malcolm McDowell, et lance des cinéastes comme Stephen Frears ou Tony Scott. En 1967, il joue aux côtés d’Audrey Hepburn l’un des plus beaux films de Stanley Donen, Voyage à deux.
Une carrière aux cotés de Sidney Lumet, Ridley Scott, les frères Coen…
Dans Le Crime de l’Orient Express de Sidney Lumet (1974), Albert Finney, quasi méconnaissable sous son maquillage, prête ses traits à Hercule Poirot, le héros agathachristien. Il enchaîne ensuite avec le beau premier film de Ridley Scott, Les Duellistes. Il tourne deux fois sous la direction de John Huston, une première fois en 1982 dans Annie, mais surtout dans Au-dessous du volcan, en 1984, adaptation du roman de Malcolm Lowry que tout le monde jugeait inadaptable au cinéma. Finney s’y montre époustouflant, Huston, moins.
Finney joue beaucoup au théâtre et disparaît un peu des écrans, du moins dans les rôles principaux. On le voit encore chez frères Coen dans Miller’s Crossing (1990). En 2000, il est génial aux côtés de Julia Roberts chez Steven Soderbergh, dans Erin Brokovitch. Soderbergh le fera ensuite tourner dans Traffic et Ocean’s twelve. En 2003, en père mythomane, il est extraordinaire dans Big Fish (2003) de Tim Burton.
Son dernier rôle marquant, à la télévision du moins, est celui de Winston Churchill dans The Gathering Storm (2002), pour lequel il remporte un Emmy Award, un BAFTA et un Golden Globe… Mais bon.
La fin de sa carrière est marquée par ses apparitions dans la saga Jason Bourne et dans celle de James Bond.
En 2012, il joue son dernier rôle, court mais important symboliquement, dans Skyfall de Sam Mendes : celui du garde-chasse qui surveille la maison d’enfance de James Bond.
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